Accueil » Blog » Le reconnaître » Dans le couple » Vivre avec un pervers narcissique en confinement

Vivre avec un pervers narcissique en confinement

Restrictions de liberté, enfermement, isolement, crise économique et sociale. C’est le climat ambiant dans lequel a été plongé le monde pendant deux ans maintenant. Un climat de tensions, d’incertitudes – une véritable épée de Damoclès, pesante et omniprésente. L’enfermement du confinement mal vécu par une majorité des français, a été d’autant plus douloureux pour les victimes de pervers narcissiques qui se sont retrouvées face à leur bourreau sans aucun échappatoire. La vie à double tranchant sous l’emprise d’un pervers aux agissements morbides, aiguisant son couteau un peu plus chaque jour. Comment échapper au couperet de la manipulation et de la brutalisation ? Jusqu’où ira-t-il ? Comment tenir ? Vivre avec un pervers narcissique en confinement, où comment l’histoire a redoublé de brutalité.

On dit souvent que c’est dans l’angoisse que l’homme prend conscience de sa liberté.

En effet, ressentir le danger offre l’opportunité d’ouvrir les yeux sur une situation, de tout faire pour s’en libérer. Vivre en confinement avec un pervers narcissique est peut-être l’opportunité de se rendre compte des mécanismes du manipulateur et de sa structure pathologique. Le manipulateur pervers  agit avec d’autant plus d’engouement qu’il se retrouve lui aussi enfermé sans aucun contrôle sur la situation, mis à part sur sa victime sur qui il jettera d’autant plus son dévolu…

L’angoisse omniprésente

L’angoisse est omniprésente. Le sentiment de l’imminence d’un danger, invisible mais bien réel. D’un côté d’un virus dont on ne connaît rien et qui paralyse le monde. De l’autre de la vie aux côtés d’un pervers narcissique qui pétrifie ses victimes. C’est un CDI auquel on aurait préféré éviter de signer le contrat…

Le pervers narcissique n’a que peu l’habitude du changement et de la perte de contrôle sur son quotidien. Cela entraîne une situation d’autant plus tendue et violente qu’il est pris dans une rage immense. Le confinement le rend fou et impuissant. Il se retrouve isolé et enfermé à son tour, alors que c’est d’usage ce qu’il provoque chez ses victimes..

Son besoin de contrôle sur ses victimes redouble alors souvent de violence : culpabilisation, manipulation, chantage. Il est encore plus insupportable, plus agressif.

Les victimes du pervers narcissique sont les seuls “objets” (dans les mécanismes pathologiques de perversion qui lui sont propres) sur lesquels il peut avoir de l’emprise. Il cristallise la relation dans l’ambiguïté et joue sur la terreur de la situation. C’est un PCR ostentatoire dont l’exécution des faits et gestes est bien réglée : un Pervers Créateur de Réactions, qui vous atteint le cerveau avec beaucoup de douleurs et de nuisances collatérales)

Le pervers narcissique est comme un virus sans frontière, sans limite. Un virus dont a du mal à se débarrasser sans stratégie réelle et déterminée. Lors de son allocution de mars 2020 le chef de l’Etat a annoncé : “l’ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse.” Virus ou pervers, c’est une équation à double inconnue à laquelle les victimes de ces pervers polymorphes sont confrontées. Ca l’est d’autant plus lors du confinement avec un pervers narcissique structurellement défini..

Équation à double inconnue : entre impuissance et tunnel sans fin

Vivre en confinement avec un pervers narcissique, c’est traverser la mer tempétueuse d’une promiscuité forcée avec une personnalité structurellement pathologique. Et c’est bien loin d’être un long fleuve tranquille. Le canal de sortie semble bouché, entre enfermement et isolement souvent déjà de mise et difficile à vivre. 

La limite du mouvement occasionnée par le confinement entraîne de multiples frustrations, c’est une équation à double inconnue. Un réel sentiment d’impuissance (entre le monde qui s’écroule et son monde qui se referme sur soi). C’est aussi le supplice de ne pas savoir quand cette situation s’arrêtera. Un face à face de chaque instant avec son bourreau. Cet homme qu’on redoute tant et pourtant de qui on ne peut se défaire. 

Alors qu’être chez soi devrait signifier être en sécurité en ces temps de crise, c’est pour les victimes de pervers narcissiques un enfermement double dans une spirale de danger et de détresse émotionnelle et physiqueUne équation difficile à résoudre pour les victimes de pervers narcissiques, tant les occasions de s’aérer et de s’évader sont amoindries. Vivre en confinement avec un pervers narcissique, c’est vivre un double confinement. Le double confinement d’être enfermé de toutes parts, par le virus et par son bourreau.

Le double enfermement (dans la relation et le logement)

Vivre avec un pervers narcissique en confinement, c’est vivre la double contrainte d’un enfermement couplé des murs physiques du logement et des murs invisibles de la relation, prisonniers du temps et des éléments. 

Une restriction de liberté décuplée pour les victimes de pervers manipulateurs. Celle de sortir d’un côté et de n’avoir encore moins de place d’exister de l’autre.

La promiscuité est (ren)forcée. Le pervers tient à l’usage sa victime sous les coups du chantage et de la manipulation. Mais il sait ici mieux que personne que sa victime ne pourra plus fuir. Les ‘attestations et autorisations’ de déplacement auxquelles les victimes sont souvent confrontées en milieu de relation, sont doublées et renforcées par les lignes gouvernementales qui les imposent au nom de la loi. 

Les victimes de pervers narcissiques vivent un véritable enfermement : dans le logement et dans la relation. Il n’y a pas de pause possible, c’est à la maison ou rien. Et c’est un détail que le pervers narcissique ne se prive pas de mettre à profit. Il envahit d’autant plus l’espace physique et mental de ses victimes, et intensifie ses agissements. La promiscuité forcée engendre une overdose de toxicité, dont il est bon de se protéger par tous les moyens.

Se protéger

S’il est parfois difficile de lutter dans un contexte si particulier qu’est le confinement et la vie en tête à tête, voici quelques pistes à ne pas négliger pour vivre (au mieux) avec un pervers narcissique en confinement, et détourner cet expert du langage et de la manipulation de ses fantasmes de destruction.

Le rappel des règles à respecter face à un pervers narcissique

Le comportement idéal vers lequel peut tenter de tendre une victime de pervers narcissique est l’indifférence. Elle doit autant que peut se faire, se montrer imperméable, ne pas se justifier, ne pas relever ses critiques. En montrer le moins possible, pour ne pas nourrir son bourreau.  Il s’agit en quelque sorte de ‘porter un masque’ : le masque de l’indifférence.

Porter un masque ne signifie en rien ne pas souffrir. C’est seulement se protéger de celui qui puise en ses victimes la moindre lueur d’énergie ou d’espoir, le moindre souffle de liberté.

Profiter de cette opportunité

Le mot « crise » en Chinois porte deux significations : le danger et l’opportunité. On dit souvent que c’est dans l’angoisse que l’homme prend conscience de sa liberté.

En effet, ressentir le danger offre l’opportunité d’ouvrir les yeux sur une situation, de tout faire pour s’en libérer. Vivre en confinement avec un pervers narcissique est peut-être l’opportunité de se rendre compte des mécanismes du manipulateur et de sa pathologie structurée. Le pervers polymorphe agit avec d’autant plus d’engouement qu’il se retrouve lui aussi enfermé sans aucun contrôle sur la situation, mis à part sur sa victime sur qui il jettera d’autant plus son dévolu..

Demander de l’aide

Demander de l’aide s’avère parfois être une décision difficile, mais noble de courage : numéros verts, psychologue, psychanalyste, médecin, association… Pour composer avec cette situation exceptionnelle qu’engendre le confinement, il est important de faire appel à une assistance extérieure si le besoin naît.

‘Si le virus affecte tant le corps touche tant l’esprit, c’est peut-être aussi parce qu’un monde sans espoir est irrespirable. Il faut alors se saisir du présent et affronter l’avenir avec espoir et endurance – quel que soit la situation, il y a toujours une possibilité de fuir et de reconstruire.’