“TOUT EST MA FAUTE” ! LE JEU DU BLÂME DU PN
Le pervers narcissique vous le dit depuis toujours, alors vous le croyez : “Tout est ma faute”, “Je suis responsable de ce qui arrive”, “Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même”. Et l’entourage, voire la société toute entière, n’y vont pas non plus de mainmorte dans le jeu du blâme sur la victime, plutôt que sur le bourreau. À croire que vous avez une tendance masochiste et que l’autoflagellation est effectivement une voie vers l’expiation ! Mais pensez-vous réellement vous complaire dans le malheur ? Pourquoi et comment en êtes-vous arrivée à cette situation ? Est-ce purement fortuit ? Il est temps de regarder au-delà des conclusions hâtives et des accusations faciles.
Sommaire
Pourquoi le pervers manipulateur ne reconnaît aucun tort
Admettre ses erreurs, c’est être capable de se remettre en question. Il s’agit de prendre en considération les signes extérieurs et de les corréler à une analyse introspective. Ces deux compétences font cruellement défaut au MPN.
Les effets externes ne sont pris en compte par le manipulateur que sous certaines conditions
Examiner les effets de nos actions sur ce qui est extérieur à nous-mêmes, c’est être attentif aux situations, à l’environnement, mais aussi, à autrui. Or, il est largement admis qu’une personnalité narcissique machiavélique ne voit les personnes de son entourage que comme des objets, des instruments à utiliser en fonction du besoin et de la pertinence. Que l’on parle de ses amis, de ses collègues de travail, de sa famille (y compris ses propres enfants !) ou du conjoint, il n’y a aucune chance que les liens avec un MPN se forment à partir d’une quelconque connexion émotionnelle comme l’empathie, par exemple. Autant dire que la notion d’amour n’est même pas envisageable selon la structure psychique de ce genre de malades.
Si les manipulateurs sentimentaux sont incapables de s’attacher aux gens, alors peu importent leurs états d’âme. Au mieux, ils sont indifférents à la souffrance des individus (même si elle est causée par leurs actions) et au pire, ils en jubilent. N’oublions pas que la pathologie de la perversion narcissique inclut une dimension sadique et que d’un point de vue cognitif, ils sont tout à fait capables de reconnaître les émotions ressenties par d’autres, simplement, ils ne les partagent pas.
L’incapacité psychique du MPN rend l’examen de conscience impossible
Pour reconnaître ses torts, il faut admettre qu’il y a préjudice. Le MPN ne voit pas où est le problème et tire même de la satisfaction dans la détresse d’autrui. Il est tout simplement inapte à éprouver le moindre remord. Sans regret, pas de culpabilité, et sans culpabilité, pas de responsabilité. C’est ce même mécanisme qui lui permet de prendre un air parfaitement innocent devant un juge au tribunal, par exemple.
Son déni d’implication, couplé à sa mauvaise foi et sa tendance à renverser les rôles pour se faire passer pour la victime en font un excellent acteur en cas de litige. Au-delà de tout, c’est sa grandiloquence narcissique qui le place, dans son esprit, au-dessus des lois et la morale.
En réalité, à l’instar du mythe de Narcisse dont le reflet a causé la perte, le PN ne peut se regarder dans un miroir afin d’interroger sa conscience en toute honnêteté. Il n’y verrait que le vide de sa faille d’enfance et cela provoquerait son effondrement psychique. Tout immature qu’il est condamné à rester à vie, il n’a d’autre option que de faire porter ses fardeaux à la personne la plus proche de lui : sa proie.
Quelle est ma part de responsabilité dans la relation toxique avec un MPN ?
Votre personnalité présente des caractéristiques convoitées par les pervers narcissiques, mais cela fait-il de vous une participante active à votre malheur ?
La prédisposition à la manipulation n’est pas de votre faute
Savoir que vous êtes codépendante, HPI ou éventuellement atteinte du syndrome d’Asperger vous disculpe de fait de toute responsabilité dans la toxicité de la relation. Vous êtes tombée dans le piège d’un être aux antipodes de tout ce qui vous représente : la générosité, la joie de vivre, l’envie d’aimer. Ces qualités méritent-elles d’être punies ? Auraient-elles été condamnables si elles avaient été dirigées vers une personne équilibrée ?
La plus grande anomalie dans votre parcours amoureux ou amical, c’est d’avoir eu la malchance de tomber sur une personnalité machiavélique. Vous avez été sincère et ce don précieux a été retourné contre vous comme une arme. L’autoflagellation ne fait qu’aller dans ce sens. Non seulement elle ne vous apporte rien, mais soyez assurée qu’elle procure une jouissance infinie chez celui qui vous manipule. C’est même l’un des résultats de ces manigances qu’il espérait.
Ne vous blâmez pas pour votre sincérité et votre envie de partage. Vous n’avez pas manqué d’intelligence non plus. Vous êtes simplement tombée sur quelqu’un dont les schémas de pensée sont si tordus qu’ils dépassent l’entendement. Seuls les anciennes victimes averties et les psys spécialistes du trouble de la personnalité narcissique savent reconnaître ce niveau de mécanismes manipulatoires. Brisez le cercle vicieux et sortez-vous du banc des accusés. C’est le vrai coupable qui vous a menée à vous y installer pour ne pas se faire prendre.
La manipulation affective vous a conditionnée à subir
Maintenant que vous savez à qui vous avez eu affaire, ce sentiment de culpabilité que vous éprouvez est commun. Cependant, il est fondé sur du vent et s’est immiscé à force de gaslighting. Vous avez été conditionnée à manifester des pensées négatives à votre sujet. Le MPN a jeté son dévolu sur vous parce qu’il a certainement capté cette part de doute que vous portez depuis l’enfance.
Dans des conditions saines, la faculté de remise en question utilisée à bon escient permet d’évoluer vers plus de sagesse et de maturité. Toutefois, lorsqu’elle relève davantage d’un manque de confiance en soi ou d’estime de soi, elle constitue une brèche par laquelle de fausses idées et croyances peuvent s’infiltrer. Le talent malsain du manipulateur, c’est d’exploiter cette vulnérabilité pour instiller sa tyrannie destructrice dans l’esprit de sa proie. Et quoi de plus dévastateur que de s’en vouloir perpétuellement ? Ainsi, il vous mène à penser fermement que tous vos problèmes sont de votre fait. Votre salut réside dans le fait d’admettre que ce résultat faisait partie de sa stratégie machiavélique depuis le début.
“Tout est ma faute !” Vous l’avez cru un moment parce qu’il vous a appris à endosser seule toutes les responsabilités. Mais souvenez-vous qu’un MPN projette souvent. Quand il parle de vous, de vos défauts, de vos erreurs, c’est bien de lui qu’il parle. En résumé, rien n’est de votre faute, mais il vous appartient désormais de reprendre les rênes de votre vie en défaisant le lien d’emprise. Pour ce faire, commencez par consulter notre guide complet pour quitter un PN en 6 étapes et sollicitez le soutien d’un thérapeute si vous sentez que la démarche vous intimide.