Comme l’a si bien dit la fille d’un père PN qui nous a livré son témoignage édifiant sur la toxicité de son géniteur, “être enfant de personne narcissique, ça détruit.

Ou plutôt […] ça empêche de se construire, ce qui est pire”. Ce papa charmant sous tout rapport aux yeux du monde extérieur reste un malade mental qui prend plaisir à faire souffrir ceux qui l’aiment. Sa progéniture échappe-t-elle à son machiavélisme ? Certainement pas, comme vous allez le voir en découvrant les 6 comportements toxiques du papa PN envers ses enfants.

1. Son enfant n’est qu’un faire-valoir

N’attendez pas du père PN qu’il épargne son fils ou sa fille de son procédé habituel de réification. Être instrumentalisé, c’est le sort de tout être qui croise son chemin, et ce, même s’il leur a donné la vie. De la même manière que le pervers narcissique a mis sa conjointe enceinte pour mieux la piéger dans ses filets, il utilise leurs enfants pour nourrir son ego surdimensionné.

L’enfant n’est qu’un faire-valoir, un élément de mise en scène qui parfait son image publique. Ses héritiers doivent être dignes de lui : beaux, intelligents, soignés, bien éduqués. Leurs succès sont les siens, fruit de son éducation irréprochable et de la transmission de son patrimoine génétique exceptionnel. L’amour qu’il semble leur porter en public n’est qu’un comportement de façade. Une fois en huis clos, il ne manquera pas de les rabaisser et de les humilier, faisant peser une pression constante pour qu’ils ne se sentent jamais à la hauteur de leur géniteur tyrannique. Si, par contre, les enfants du PN ne lui servent pas à briller en société, leurs défauts et leurs échecs ne seront jamais imputables à leur extraordinaire papa. Ce sera leur faute, ou celle de leur mère, s’ils ne sont pas assez bien pour lui.

2. Le PN empêche l’autonomie de sa progéniture

Quand on crée la vie, on devrait avoir conscience qu’un être destiné à conquérir sa liberté a vu le jour. La mission d’un parent est donc avant tout d’accompagner son petit vers cet objectif. Pour le PN, l’enfant étant un objet qui doit rester manipulable à souhait, il n’y a aucun intérêt à favoriser son apprentissage de l’autonomie. Il continuera d’infantiliser son fils ou sa fille le plus longtemps possible, l’empêchant de prendre son envol pour le maintenir en état de dépendance. Plus les mineurs sont jeunes, plus ils sont vulnérables à la manipulation. Le pervers narcissique fait tout ce qui est en son pouvoir pour que ses enfants ne développent pas de confiance en eux-mêmes. Ainsi, ils se fient au jugement de leur père PN pour les guider à travers leurs choix et orientations, inconscients du fait qu’ils remettent les clés de leur vie entre des mains malveillantes.

3. Le prédateur sentimental vampirise la vie de ses enfants

La dépossession de soi est un sentiment partagé par la majorité des enfants de PN. Ils ont grandi en pensant que leurs émotions n’étaient pas valides et ont appris à taire leurs besoins et leurs désirs, par peur des représailles. Leur existence en a été remise en cause, car pour laisser la place à un narcissique pathologique, il faut faire disparaître les identités propres de son entourage. C’est ainsi qu’un jeune en pleine construction psychique apprend à ne pas écouter son ressenti, son instinct, son jugement. Il s’efface pour ne pas faire de vagues, allant parfois jusqu’à développer des troubles de dépersonnalisation.

Ce déni dont il a fait l’objet permet d’introduire des comportements dysfonctionnels (inculqués par le PN, à travers ses nombreux abus émotionnels) comme la paranoïa, par exemple. Il peut donc à loisir s’infiltrer dans tous les aspects de la vie de sa progéniture pour l’influencer dans le sens qu’il veut lui donner : croyances religieuses, hobbies, études, amis, partenaires, travail, convictions politiques, mariage, parentalité, etc. Le PN contrôle la vie de ses enfants, qu’il utilise pour transposer ses propres fantasmes. Bien entendu, tant que les héritiers du bourreau restent sous son contrôle, ils essuient en parallèle les critiques permanentes et sa négativité, de sorte qu’ils n’en font jamais assez et que l’épanouissement reste pour toujours inatteignable.

4. Ses petits grandissent dans l’insécurité permanente

Un enfant de PN est sans cesse sur le qui-vive. Il est élevé dans un contexte d’insécurité permanente, savamment orchestré. La toxicité de son quotidien est la routine pour lui, de sorte qu’il n’apprend pas à discerner le côté effroyable de sa situation, trop occupé à éviter les crises de colère (parfois accompagnées de violence physique) de sa figure paternelle, le tout dans une anxiété qui ne le quitte jamais.

Le chantage affectif de son père est monnaie courante, tout comme l’ambivalence du discours pervers. Les injonctions paradoxales font que l’enfant ne sait jamais sur quel pied danser et vit dans la peur constante de déplaire à son ascendant, sans savoir pourquoi et sans les moyens de prédire ses réactions. Il a donc l’impression de ne pas connaître vraiment celui qui l’a conçu. Ainsi, s’il fait la vaisselle, il pourra se faire gronder parce qu’il n’a pas encore fait ses devoirs. S’il ramène une bonne note, il pourra se voir dénigré et humilié parce que la moyenne générale de la classe est supérieure. Entre la violence éducative ordinaire (comme l’obligation de manger même avec un mal de ventre), les moqueries en public ou les menaces, l’enfant opprimé pourra développer des symptômes de stress post-traumatique à cause des expositions répétées sur des années à cette maltraitance.

5. Il sème la zizanie dans la fratrie

Il arrive que la situation soit encore pire lorsqu’il y a des frères et sœurs. Le PN saura semer la discorde entre ses fils et ses filles. En faisant du favoritisme et en changeant régulièrement de choucou, il entretiendra une rivalité fraternelle malsaine. La compétition pour gagner son attention et ses marques d’affection le fera jubiler. Sous couvert de chamailleries entre jeunes tout à fait admises en société, il parviendra en réalité à diviser pour mieux régner.

6. Il a rendu l’autre parent défaillant

Si un pervers manipulateur parvient à infliger tous ces mauvais traitements à de petits êtres sans défense, c’est bien qu’on lui a laissé le champ libre. La maman sous emprise est bien incapable de protéger ses enfants puisqu’elle-même n’est plus maîtresse de sa propre vie, sinon, elle aurait déjà quitté son bourreau. Pour un enfant, grandir sous les assauts d’un père sadique est déjà destructeur, mais si cela se fait sous le regard impuissant d’une mère défaillante, le sentiment d’abandon est décuplé. Le jeune est alors témoin, voire complice (si le syndrome d’aliénation parentale a fait son œuvre), de l’anéantissement de sa mère. Si celle-ci a sombré dans la dépression, la maladie ou l’alcoolisme, on peut même observer une inversion des rôles où l’enfant devient le parent, et peut-être même le bourreau. À force de balader l’être immature dans des problématiques complexes d’adulte, une coupure profonde avec ses émotions pourra s’opérer ou au contraire, le développement d’une hypersensibilité dont il sera très difficile de se défaire.

Lorsqu’on grandit avec un père PN, seule la prise de conscience du problème peut aider l’enfant meurtri à mettre fin à un schéma extrêmement malsain. Celui-ci est en général tellement ancré et enfoui, qu’il serait difficile de s’en défaire sans l’aide d’un psy qualifié dans les problématiques de parentalité toxique. Si vous reconnaissez votre histoire à travers ces mots, brisez le cercle vicieux de l’emprise. Quelque soit votre âge, guérissez votre enfant intérieur de son vécu avec un papa pervers narcissique