Accueil » Blog » Témoignages » PAULINE

je pense qu’il y a un vrai vice dans cette situation :

C’est que le pervers narcissique agit dans la subtilité. Rien n’est jamais réellement grossier. C’est pour cela que d’apparence nous passons pour des personnes naïves et influençables lorsqu’on essaye de raconter notre histoire.

Pour ma part, de base je connaissais le terme pervers narcissique, mais je pensais que cela arrivait chez des personnes plus âgées que moi.

Je n’ai que 18 ans

Et si jeune,  j’ai été victime de ce type d’individu. Je ne suis restée qu’un an avec, mais cela a suffit pour me changer et me détruire.

Comme il est dit dans la description d’un pn, au début la relation est idyllique, d’ailleurs on se retrouve souvent à dire au début que cette personne est notre plus belle histoire. Tout le long de la relation, même lorsque cela évolue en histoire plus sombre, nous continuons à nous accrocher à l’image qu’il dégageait de base. C’est cela qui nous maintient présent à ses côtés.

Au début ma relation était parfaite

A vrai dire exactement comme j’aurais décrit une relation parfaite pour moi. Puis au début y a certains signaux d’alarmes qu’on analyse pas vraiment, qu’on banalise. Comme la jalousie excessive, ou une forte possessivité. Certaines personnes témoignent de notre éloignement envers elles. Mais on est tellement paralysée dans notre bulle qu’on n’en tient pas rigueur. Mais au début cette bulle nous est agréable, en fait elle est confortable, mais on ne se doute pas du revers de celle-ci.

J’ai rencontré un garçon

On s’est fréquenté, au début c’était vraiment parfait, puis au bout de deux trois mois, il commençait à devenir très jaloux, très possessif. Etant quelqu’un ayant besoin de beaucoup d’affection je trouvais cela plutôt flatteur, agréable même. C’est là où est ma faute, j’aurais du dès le début le stopper. Mais au fur et à mesure, il me disait de ne pas porter tel ou tel vêtement, menaçait de venir devant ma fac sans me prévenir pour voir comment j’étais habillée, avec qui je traînais, et que j’avais pas intérêt de le décevoir etc.

Il devenait de plus en plus étouffant. Il ne supportait plus que j’ai des amis et que je les vois. Au fur et à mesure je m’éloignais d’eux pour le satisfaire comme si tout ce qu’il disait était véridique. Je me renfermais de plus en plus dans cette bulle. Mais ce que je trouve le plus impressionnant, c’est la manipulation qui était derrière. Il tournait ça d’une certaine manière pour que je pense que c’était pour mon bien et que si je ne le faisais pas c’est que je ne l’aimais pas, et que je ne le méritais pas. Avec ce genre de phrase on se retrouve à faire des choses qu’on n’aurait jamais pensé faire un jour. Il l’utilisait aussi dans le domaine sexuel. Il fallait assouvir tous ses fantasmes, il tournait toujours ça d’une certaine manière : Si tu ne me fais pas plaisir c’est qu’au final tu ne m’aimes pas. Je me retrouvais à faire des choses qui me rabaissait plus qu’elles ne me mettaient en valeur. Mais cela n’avait aucune importance pour lui. Pour ce genre de personne ce qui compte c’est leur propre plaisir, le reste leur est égal.

Mais le pire à mes yeux c’est le rabaissement, le dénigrement. Tout n’était jamais de sa faute, tout était de la mienne, puisque de toute façon comme il le disait si bien je n’étais rien, j’étais incapable de faire les choses bien, j’étais ceci, cela. Tandis que lui arrive à rester calme, de marbre, moi ça m’était impossible, et pourtant malgré que ça soit qui soit énervée, je ressortais de cette dispute avec toujours l’impression d’avoir perdu.

Il vivait seul avec sa mère, et sa mère était pareille que lui, ce qui était très compliqué. Elle se mêlait de tout, et lui la laissait être intrusive, et elle était toujours d’accord avec lui, elle ne loupait pas une occasion pour me rabaissai à ses côtés.

A ce moment là, on perd notre confiance en nous, et on perd de notre humanité, ce qui fait de nous ce que l’on est. On ressent l’impression d’être un oiseau en cage.
J’ai ouvert les yeux au bout d’un an de ce cercle extrêmement vicieux, de la tournure sombre de la relation.
J’y ai mis un terme. Mais le plus dur c’est qu’à ce moment là, il a fait une scène digne des plus grands films dramatiques. Des scènes de larme de hurlement en disant qu’il a besoin de moi etc.. mais toujours en retournant le truc subtilement, “si on en est là c’est parce que ton passé ne te permet pas d’avancer, tu ne seras jamais prête de ta vie, c’est de ta faute, puis tu n’arriveras pas à vivre sans moi, puisque tu ne peux pas vivre seule tu en as pas les capacités” etc. Je me suis retrouvée lors de la rupture à penser que le soucis venait de moi. J’ai même voulu revenir vers lui. Je me suis fait énormément violence pour réussir à me détacher de lui et de son emprise.

Aujourd’hui j’y suis arrivée.

Je tenais à écrire cela, pour dire que des personnes comme ça survienne peut importe l’âge, le sexe, et on a beaucoup de mal à les démasqués, mais on peut tous s’en sortir. Il faut du courage et de la persévérance.
J’espère que vous arriverez tous à vous en sortir.