LES 6 BESOINS DU PERVERS NARCISSIQUE
“Le manipulateur est un dealer, il vous livre ses doses, vous rend dépendant et s’enrichit en vous méprisant.” (J.Eldi). Toujours plus loin, toujours plus sournois. Le pervers narcissique en est une parfaite définition. Il en veut toujours plus et frappe toujours plus fort ses victimes. Ses stratégies et ses stratagèmes, sa perversion constitutionnelle et sa manipulation sont sournoises. Ce pervers souvent décrit comme si complexe, se suffit-il à lui-même ? Ou n’a t’il pas besoin de l’autre pour sévir ? Voici les principaux besoins d’un pervers narcissique.
Sommaire
Besoin d’une victime
Rappelons tout d’abord la définition d’un pervers narcissique. Le pervers narcissique est un individu atteint d’un trouble de la personnalité. D’une psychopathologie si complexe qu’elle est difficile à identifier tant elle est dissimulée par la séduction et la manipulation. Elle se manifeste sous plusieurs aspects, notamment par le biais de mécanismes de manipulation mentale, destructrice pour les victimes de ces pervers.
Le premier besoin du pervers narcissique paraît donc presque dichotomique au premier abord. Lui, qui détruit, humilie, paraît si puissant, si intouchable. Et pourtant. Le pervers narcissique a besoin d’une victime pour pouvoir sévir. Tout comme le cuisinier a besoin d’aliments pour cuisiner.
En effet, le pervers manipulateur a besoin d’une victime pour exister. Il se sert de sa victime pour assouvir son emprise, sa destruction, ses pulsions. D’ailleurs, il n’éprouve aucun respect pour les autres, aucun affect. Il ne les considère que comme des objets utiles à ses besoins, que nous verrons tout au long de ce texte.
Par ailleurs, et nous le verrons plus bas, il a besoin de sa victime pour se nourrir de ses émotions et jouir de la souffrance de celle qu’il a manipulé, trompé, usé. Il se nourrit de son énergie vitale, de son essence, de ce qu’elle est profondément. Il prend à la victime ce qu’elle est, et la laisse dépourvue d’énergie. On peut l’assimiler à un vampire émotionnel.
Il a, à travers sa victime, pour objectif primaire d’obtenir un bénéfice pour sa propre personne. Sa philosophie est toujours utilitariste et opportuniste. Il instrumentalise constamment sa victime et c’est en ce sens qu’il a besoin d’elle.
Besoin d’être admiré
Le pervers narcissique a un besoin inflexible d’être admiré. C’est une quête excessive et constante d’évolution sous les projecteurs. Il choisit et évolue dans des situations où il sait qu’il sera admiré.
Le manipulateur pervers a pour besoin de capter toute l’attention et la reconnaissance possible par les autres (qu’il considère par ailleurs comme de simples faire-valoir..).
Besoin d’être au centre de l’attention
Le besoin d’être au centre de l’attention s’additionne au besoin d’être admiré. En effet, c’est un de ses points d’intérêts primordiaux. Il a donc besoin d’admirateurs.
Le pervers narcissique souhaite être le seul et unique point d’intérêt à des kilomètres à la ronde. Et même pire : il y arrive ! Il met en place des stratagèmes fins et sournois, afin que tout ne se tourne, ne se pense et ne parle que de lui, même quand il n’est pas là. Que la société entière, et ses victimes en particuliers, reportent toute leur attention sur lui.
C’est aussi le cas, pour que le monde entier de sa victime ne tourne qu’autour de lui. Il arrive par exemple aux victimes d’agir comme s’il était là dans les moindres instants “Je vais acheter cette robe..il ne vaut mieux pas, ça ne lui fera pas plaisir et il risquerait de me faire une crise”. Car le pervers narcissique et manipulateur trouble sa victime au point de pénétrer son esprit et son libre arbitre. Il est ainsi, le centre de l’attention.
Besoin de reconnaissance
Pour compléter ce tryptique du besoin d’être admiré et d’être au centre de l’attention, le pervers narcissique a de plus un besoin de reconnaissance viscéral. Il va sans dire que celui-ci est destructeur.
En effet, son besoin infini de reconnaissance l’amène là encore à user de stratégies destructrices. Il le pousse à dévaloriser, juger, critiquer, humilier l’autre (souvent sa victime). A rabaisser par le biais de commentaires et de gestes insidieux. La culpabilisation et le chantage affectif sont légion pour le pervers narcissique.
C’est un moyen pour lui de gagner une place sur le podium de la reconnaissance. Il est en réalité persuadé que c’est le moyen le plus efficace de se valoriser et de se mettre en avant. C’est un moyen de se placer au-dessus de l’autre.
Ce besoin de reconnaissance est aussi pour lui un moyen de montrer qu’il est toujours plus fort et qu’il contrôle la situation. Qu’il participe à une compétition qui lui est propre et dont il a défini seul les échelles de valeurs. Cela le conforte dans sa position.
En effet, s’il n’était pas premier, cela signifierait qu’il n’est plus le meilleur, et qu’on peut lui résister et avoir de l’ascendant pour lui. Or c’est toute la hantise du pervers narcissique.
Car si le pervers narcissique ressent ce fort besoin de reconnaissance, c’est car il ne voit le monde et les autres que sur un spectre linéaire : les forts ou les faibles. S’il est n’est pas le plus fort, c’est donc qu’il est le plus faible… Il trouve ainsi sa reconnaissance dans le regard de l’autre qui l’admire, et qui lui est donc indispensable.
Besoin de domination
Il va sans dire que les besoins précédents ne fonctionnent que peu sans le besoin de domination. En effet, le pervers narcissique a besoin de se positionner au-dessus de l’autre dans la relation, afin de pouvoir y établir les règles de son jeu imaginaire. Une relation toxique, par conséquent.
Comme évoqué précédemment, il pense être le plus fort et souhaite par conséquent placer l’autre dans le registre des “faibles”. Ce comportement est, rappelons-le, d’une perversion extrême.
Ce besoin de domination est pour lui un besoin fondamental pour exister. Pour s’affirmer, le pervers narcissique doit triompher de quelqu’un d’autre, avoir un ascendant du registre de la dépendance affective et de l’emprise pathologique.
Il aime asseoir son pouvoir, son autorité, par le biais de la séduction, de ses talents de comédien. Et plus globalement des nombreux outils et facettes de sa personnalité. C’est ainsi qu’il s’impose.
C’est le sentiment d’infériorité par rapport à l’autre qu’ils haïssent. Ils puisent dans cette haine une force incommensurable qui les pousse à posséder tout ce qu’ils envient. Pour combler cet écart qu’ils fantasment, ils n’ont alors qu’une idée en tête : humilier, avilir et dominer l’autre, pour mieux contrôler. Contrôler qui ? L’autre, la victime, indispensable à son jeu.
Besoin de destruction
Enfin, un des derniers besoins majeurs du pervers narcissique est celui de la destruction. La destruction de sa victime sous toutes les coutures. C’est par le processus de manipulation qu’il arrive à vider sa victime de son énergie vitale. Sous emprise, il la manipule alors à sa guise et peut entamer le dernier processus : la destruction.
Le pervers narcissique a besoin de détruire. En effet, en détruisant ce qui est beau chez l’autre (sa gentillesse, sa beauté, sa confiance, l’estime de soi) cela lui confère la certitude d’être le meilleur.
En s‘élevant par rapport aux autres, il gagne quelques places imaginaires. Il cherche à s’approprier ce que l’autre a et n’a pas, pour mieux le détruire et automatiquement être au dessus. Comme nous l’avons vu précédemment, il dévalorise l’autre pour se valoriser soi-même. Gandhi disait :
« Il n’est pas nécessaire d’éteindre la lumière de l’autre pour que brille la nôtre. »
C’est une perception de leur réalité, totalement subjective voire délirante de l’extérieur.
C’est en réalité même un moyen de se sentir exister. Le pervers manipulateur retire une jouissance extrême, quasi vitale, à voir l’autre souffrir : C’est ce qu’on appelle du sadisme. En effet, il prend un plaisir immense à maintenir le doute chez sa victime, à l’humilier, à la culpabiliser. La voir se détruire, parfois même détruire sa propre vie, lui confère une énergie vitale des plus inimaginables.
Sa victime n’est pour lui qu’un objet de jeu et de jouissance. Elle est donc, un besoin sans qui ses pires fantasmes ne sauraient se réaliser.
Épilogue
En réalité, les besoins du pervers narcissique sont indissociables de l’autre, souvent victime de son jeu pervers. Sans cette attention, cette reconnaissance et cette emprise sur l’autre : il serait anéanti. Il n’aurait aucun moyen de pression, d’emprise.
Si le manipulateur pervers se nourrit de la substance de ses victimes, alors la meilleure solution reste encore de lui couper les vivres. Une thérapie est un moyen majeur de sortir d’une relation toxique, de guérir, de se reconstruire et de devenir maître de sa vie. (consulter un psy en ligne, notamment est une ressource disponible via les téléconsultations psy)
Car en étant conscient de ses atouts comme de ses failles et de ses blessures, l’on devient maître de soi. Quiconque est maître de soi n’a plus de maître dans sa vie, nous enseigne Lao Tseu.