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Le PN et le conflit

Le PN aime le conflit : inutile de lutter contre cette tendance chez lui, elle fait partie de sa jouissance ! Au-delà de cela, il faut comprendre que le conflit fait partie des armes qui lui servent à souder son emprise, car la violence de ses agressions possède une puissance de frappe redoutable sur le psychisme de sa proie.

Tentons de mieux comprendre comment ceci prend forme dans la vie d’une victime, avant de se pencher sur les conseils importants pour s’extraire de cet enfer.

Pourquoi le PN aime le conflit

Le PN aime le conflit, car il correspond à son besoin de s’alimenter des autres, au travers du gain de pouvoir sur autrui que lui procure l’agression. Cet aspect rend donc la confrontation et l’agressivité incontournable dans son mode de relation à l’autre.
L’identification projective, ce trait saillant de sa psychologie, existe d’ailleurs pour lui permettre de perpétrer ce mécanisme, en faisant de l’autre sa poubelle psychique. Tout ce que sa nature comporte de tortueux, de vil et de torturé, est systématiquement rejeté sur la personne de l’autre, pour lui permettre à lui d’aller bien !

Autant dire qu’il est inutile de tenter d’éviter les conflits avec ce partenaire qui les recherche en permanence, sur la base de leur nécessité pour son seul confort à lui !
Au jour le jour, la vie de la victime est donc criblée d’agressions verbales et continuelles, tout étant sujet à discussion : attitudes, paroles, silences, sourires… La vie est un véritable enfer, où la proie se trouve accusée de paroles qu’elle n’a jamais dites, de tares invraisemblables et d’une culpabilité incessante. Dire que le Pn aime le conflit est d’ailleurs un euphémisme : il le planifie, l’élabore et l’utilise à bon escient dans sa stratégie d’emprise (voir notre article le chaud et le froid du manipulateur).

Ses rages n’ont rien de spontané, mais sont souvent planifiées à l’avance pour gâcher sciemment la vie de son partenaire. Il y a, dans cet attachement au conflit chez le pervers, la nécessité de lui gâcher son quotidien, en entachant systématiquement de reproches et de culpabilité ses moments de calme et de quiétude, et en lui gâtant ses moindres petits plaisirs ou ses moments de joie. Par le conflit, il met en pièces tous les efforts que l’autre échafaude patiemment pour tenter de faire fonctionner cette relation qui n’en est pas une. Il gâche ainsi tous les bons moments (ce qu’il fait aussi en s’absentant, se saoulant, etc…) et en fait ensuite porter la responsabilité sur l’autre. D’ailleurs, la logique de ces situations est inversée : pour vous, les bons moments viennent “réparer” les mauvais, ça console, c’est ce qui vous fait rester. Pour lui, c’est l’inverse, son principal objectif est de vous faire mal, et qu’est-ce qui fait plus mal que, soudainement, un bon moment soit gâché brutalement ? Paradoxalement, c’est quand tout semble aller bien qu’il faut se méfier !!!

La proie d’un PN ne sait jamais vraiment comment le conflit arrive, mais elle finit, à la longue, par se protéger en parant les coups, soit en évitant tous les sujets qui fâchent. Les concessions se multiplient donc, sous l’effet de ce qui est sans y paraître, un véritable harcèlement.

Le PN aime le conflit, parce qu’il lui permet de violenter l’autre psychologiquement de manière à affaiblir sa personnalité et à justifier ensuite ses abus : mise à l’écart de l’entourage, privations de libertés, privations économiques, violences psychologiques et physiques…

La violence verbale d’un manipulateur se poursuit, tôt ou tard, par des sévices plus précis.

Gérer les conflits avec le manipulateur

Pour se libérer de l’engrenage du conflit et de la violence psychologique, quelques conseils de base peuvent s’appliquer.

Éviter l’escalade et l’affrontement 

Pourquoi ? Parce qu’à ce jeu-là, le pervers gagne à tous les coups. Il est impossible, en effet, de concurrencer un esprit pervers et sadique, sur son propre son terrain. Rappelez-vous que profondément, le pervers ne s’aime pas et expulse sur vous toutes ses tares. Inutile, donc, de lui donner la réplique, car vous visitez, en faisant cela, la galerie des représentations mentales morbides et étriquées qui peuplent son esprit pervers. Ce qui équivaut à un voyage sans retour.

Sachez que vous compromettez ainsi votre propre intégrité psychique.

Désamorcer le conflit

Restez le plus calme possible est la clé de la réussite dans un conflit avec un manipulateur. Il recherche avant tout la réaction de sa proie, les émotions qu’elle produit et qui le font se sentir puissant. Une victime qui reste modérée dans ses propos, calme et indifférente à ses problématiques, n’alimente pas sa machine de guerre.  S’il s’acharne, sachez lui renvoyer la responsabilité de ce qu’il dit : « d’accord, c’est ce que TU penses »

Bannir la culpabilité  

La culpabilité est l’arme favorite des manipulateurs dans les conflits qu’ils provoquent. Elle leur sert à toucher l’autre facilement, puisqu’eux se considèrent intouchables. Elle engendre le dénigrement de soi, en laissant les victimes désemparées et dépossédées de leur self estime (qu’est-ce que j’ai bien pu faire encore, se demandent-elles sans cesse). Avec le temps, le phénomène va jusqu’à les détruire et peut aboutir à une dépersonnalisation.

La culpabilité est une escroquerie morale s’adressant souvent à des victimes « en dette » vis-à-vis des autres : elles cherchent à trop bien faire.

Le manipulateur ou la manipulatrice n’ayant par définition, JAMAIS tort, il le faut JAMAIS se justifier avec lui ou elle.

Renoncer à un « vrai » dialogue      

Le pervers narcissique est incapable de communiquer au vrai sens du terme, mais utilise constamment tout échange pour manipuler. Il faut donc accepter qu’il ne vous écoutera jamais et qu’il est incapable de le faire. Cela sous-entend de toucher du doigt la dépendance qui vous attache à lui et de le descendre de son piédestal. Faire tomber son masque implique aussi de renoncer à le changer.

Se méfier des disgressions    

Lorsque l’on doit régler un désaccord avec un pervers narcissique, il faut se méfier des écrans de fumée qu’il envoie, pour faire douter l’autre des faits ou pour tout rejeter en bloc. Il cherche à déstabiliser son interlocuteur, à reconfigurer les faits à son avantage. À cet égard, il ne faut discuter avec lui que de faits concrets, difficiles à déformer, et rester constamment sur ses gardes. Camper ferme sur ses positions et avoir un but auquel on se tient est ce qui est conseillé.

Il est parfois difficile et surtout épuisant pour une proie, de sortir des schémas relationnels conflictuels que le manipulateur tisse avec elle. Pour se faire, elle doit accepter que ces conflits ne sont que de pures agressions, destinées à la vider de son énergie. Ce partenaire ne cherche ni à la comprendre, ni réellement à être en relation avec elle. Il ne faut jamais se justifier. Le chemin est parfois long, mais il n’est jamais trop tard, avec une aide appropriée, pour se sortir d’une ornière qui conduit à souffrir, et à accepter cela.

Pascal Couderc, psychologue clinicien et psychanalyste, spécialiste des manipulateurs narcissiques, aide ceux qui le souhaitent, à s’extirper d’une relation empoisonnée par le conflit et l’emprise d’un partenaire manipulateur. Thérapie possible sur Skype en visio (téléconsultation).