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GRANDIR AUPRÈS D’UN PARENT MANIPULATEUR

Quel genre de parent est le pervers narcissique ? Un parent peu doué, même s’il s’avère très attaché à ses enfants. Un attachement qu’il serait risqué pourtant de confondre avec de l’amour, c’est un attachement narcissique. La plupart des témoignages d’enfants élevés par un parent manipulateur attestent de difficultés à se construire et de lésion sur le plan psychologique. Examinons d’un peu plus près pourquoi et comment agir avec ce parent d’un genre très particulier.

Grandir avec un parent manipulateur

On se doute qu’il ne fait pas bon grandir au sein d’un foyer dominé par un parent manipulateur. La relation que ce type de personnalité entretient avec ses enfants est la même que celle qu’il entretient avec son entourage. Elle se base sur la manipulation. Le cadre relationnel dans lequel les enfants évoluent est donc faussé dès le début. Le parent toxique verra en eux ses objets.

Le parent pervers narcissique n’est pas armé pour être parent. Il est habité par un vide profond, il n’offre aucune identification positive à son enfant. Rien d’étonnant donc à ce qu’il ne l’encourage jamais dans l’acquisition de son autonomie. Il regrette au contraire de le voir grandir. Cela développe chez lui les capacités qui l’aideront à sortir de son emprise. En fait, les enfants d’un parent manipulateur se sentent orphelins très tôt et recherchent souvent des parents de substitution.

Animés par le sentiment inconscient que « la vraie vie » est ailleurs, ils cherchent des figures d’attachement parmi d’autres membres de la famille ou parmi leurs éducateurs.

La solitude est le sentiment dominant chez les enfants élevés par une personnalité perverse, homme ou femme. Les pervers narcissiques donnent à l’extérieur une image irréprochable de leur famille. La première chose qu’ils exigent d’un enfant sera de correspondre à l’image figée de leur décorum social. Difficile donc pour l’enfant de se construire. Son parent manipulateur ne communique pas émotionnellement avec lui, et pour cause : il ignore ce langage. De plus, la sensibilité n’est pour lui que faiblesse et perte de temps. Ce qui compte, ces sont les apparences : bons résultats scolaires, parfaite éducation… Même si derrière ces devantures, l’enfant apprend à taire ce qu’il ressent et étouffe profondément ses sentiments.

Les sévices moraux propres à la perversion narcissiques que ce type de parent toxique distille sont vécus par l’enfant dans une forme de marasme. Le dénigrement, le chantage affectif ou l’amour conditionnel… La plupart développe des stratégies pour se raccrocher au réel. Par exemple, s’identifier au personnage victorieux d’un conte pour s’en sortir plus tard. Mais il est difficile pour ces enfants de développer une personnalité, car ils tentent plutôt de survivre.

Le parent manipulateur lui, éprouve un fort attachement pour ses enfants : surtout lorsqu’ils sont dotés d’une sensibilité très vive ou qu’ils acceptent facilement la soumission.

Car l’innocence fait office de faille. Ces parents peuvent y asseoir une toute-puissance qui leur permet de survivre sur le plan narcissique.

On peut se poser la question de la violence au sein des foyers dominés par une manipulatrice ou un manipulateur narcissique. Or, elle n’est pas apparente, car elle demeure avant tout psychologique. L’une des caractéristiques des manipulateurs est souvent de savoir déléguer leurs basses besognes. On observe que c’est parfois l’autre parent sous emprise, qui devient physiquement violent avec ses enfants. Toujours selon ces méthodes, le parent manipulateur stimule les rivalités et la jalousie entre les membres d’une même fratrie. Il n’est pas rare qu’il entretienne des préférences entre ses enfants et qu’il les manifeste tout à fait ouvertement.

Réagir face à l’enfant victime

Selon leurs capacités de résistance et leur caractère, les enfants victimes d’un parent manipulateur peuvent très tôt développer des troubles. Difficultés relationnelles, isolement, troubles du sommeil ou troubles du comportement alimentaires ne sont pas rares chez eux.
Quand les parents se séparent, le SAP ou syndrome d’aliénation parentale est fréquent, car les manipulateurs n’aiment pas lâcher leur proie. Ils n’aiment pas non plus perdre la face, ce qui explique que l‘enfant acquiert alors pour eux valeur de trophée.

Ils en disputeront pour cela âprement la garde auprès des tribunaux et joueront sans états d’âme sur le conflit de loyauté qui divise les enfants.

De nombreux parents séparés d’un pervers ou d’une perverse narcissique se retrouvent souvent face à des enfants désorientés, qui leur sont devenus complétement hostiles.

Si l’enfant est en bas âge, il est parfois « dressé » à mordre et griffer son autre parent par son parent manipulateur.
Ces situations nécessitent l’aide spécialisée d’un thérapeute, avec un suivi à la clé. Il est difficile, en effet, pour un parent victime de faire face seul à cette situation. La grande loyauté des enfants vis-à-vis des deux parents interdit de dévaluer l’une ou l’autre de ses figures parentales. Une distance s’impose donc face aux événements, sans renoncer pourtant à protéger son enfant.

De plus en plus de thérapeutes, s’intéressent aujourd’hui à l’équilibre de ces enfants déchirés dans ces conflits de loyauté. L’approche de la thérapie cognitive d’Aaron Beck, préconise en particulier le développement de l’esprit critique de l’enfant. Il se fait au travers d’une approche distante, objective et positive des choses. Elle invite les parents à relativiser en insistant sur la capacité critique de l’enfant qui doit être développée, mais en toute neutralité. Attaquer un parent manipulateur ne sert qu’à renforcer la loyauté de l’enfant vis-à-vis de lui. Mieux vaut opposer une définition saine de l’existence, sans s’opposer frontalement au pervers. Faire ressortir à l’enfant avec patience, de quel côté se situent l’amour et l’équilibre dans sa vie, serait donc, la meilleure alternative.