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FIBROMYALGIE ET PERVERSION NARCISSIQUE : QUEL EST LE LIEN ?

Longtemps considérée comme une maladie imaginaire, voire une espèce de délire hypocondriaque, la fibromyalgie laisse encore de nos jours les médecins perplexes. Et pour cause, devant la multiplicité des symptômes et l’absence de tableau clinique précis, le diagnostic est souvent très long à établir. Pire, de la genèse à la prise en charge, cette pathologie est une sorte de caillou dans la chaussure de la médecine moderne. Pourtant, en tant que psychologues spécialistes de la manipulation sentimentale, nous avons pu observer que la fibromyalgie et la perversion narcissique vont parfois de pair. Comment expliquer cette récurrence pour une affection qui ne toucherait que 1,5 à 2 % de la population française  ? Y a-t-il un lien entre emprise psychologique et douleurs physiques ? C’est ce que nous vous proposons d’étudier.

Qu’est-ce que la fibromyalgie ? Quels en sont les signes ?

Appelée aussi “syndrome de douleur myofasciale”, cette pathologie concerne 7 fois plus les femmes que les hommes. Selon le Manuel MSD, “La fibromyalgie se caractérise par un sommeil de mauvaise qualité, une fatigue, une nébulosité mentale, ainsi que des douleurs et une raideur diffuses au niveau des tissus mous, y compris les muscles, les tendons et les ligaments”. Les douleurs sont parfois sévères et généralisées, particulièrement en cas de stress intense ou d’épuisement.

Une maladie réelle, mais non observable et difficilement traitable

On a longtemps considéré les patients fibromyalgiques comme des malades imaginaires dont l’affection relevait plutôt de la psychiatrie. En effet, seuls leurs dires indiquent la pathologie, car aucun dommage ou inflammation musculosquelettique suffisant n’est observable par imagerie médicale ou analyse biologique. De même, les traitements anti-inflammatoires et autres injections destinés à soulager les douleurs articulaires habituelles restent sans effet. De plus, divers autres symptômes somatiques peuvent s’ajouter aux signes cliniques subjectifs rapportés par l’individu souffrant, rendant le diagnostic d’autant plus fastidieux.

Une pathologie “dans la tête” ?

La recherche scientifique suggère que le syndrome siègerait plutôt au niveau du système nerveux central (cerveau et moëlle épinière), notamment dans le processus de la gestion du signal perçu de douleur qui serait amplifié. Ces données vont également dans le sens des troubles cognitifs (problèmes d’attention, de mémoire, etc.) et de l’humeur (anxiété, dépression, etc.) rapportés par les patients. Ce qui est avéré, c’est que les troubles du sommeil, mais aussi le stress émotionnel, contribuent à l’état fibromyalgique.

Faute d’une nosographie précise, on évoque un syndrome myofascial douloureux en établissant un diagnostic différentiel, c’est-à-dire en éliminant les autres causes pathologiques possibles des symptômes relevés.

Certains médecins continuent de pratiquer la palpation de Yunus qui propose, depuis 1990, de tester la sensibilité à 18 points de pression typiques de la maladie. Toutefois, la recherche progresse encore puisque récemment, de nouveaux critères diagnostiques de la fibromyalgie indiquaient la nécessité de recentrer l’attention sur la douleur chronique. 

Peut-on attraper la fibromyalgie ?

La question peut sembler risible, mais il est tout à fait possible que la pathologie se déclenche suite à une affection virale ou infectieuse comme la maladie de Lyme ou la COVID-19. Toutefois, la contamination n’explique aucunement l’origine de la maladie. D’ailleurs, un traitement antibiotique ou antiviral prolongé reste inefficace pour guérir la fibromyalgie.

Malgré tous les facteurs intervenant dans le développement du syndrome myofascial douloureux, rien ne suffit à déterminer précisément sa cause.

Pourquoi certaines victimes de perversion narcissique souffrent-elles de fibromyalgie ?

Reprenons les symptômes courants de la fibromyalgie :

  • lassitude extrême ;
  • pensées nébuleuses (avec perte d’informations ou de souvenirs, migraines, etc.) ;
  • anxiété, déprime (voire dépression) ;
  • douleurs chroniques ou par poussées ;
  • sensibilité émotionnelle accrue ;
  • réactivité exagérée aux stimuli sensoriels (bruit, lumière, toucher).

Tous ces signes de mal-être évoquent un épuisement des ressources adaptatives du sujet. S’ils vous semblent familiers, c’est parce qu’on les retrouve presque invariablement chez les victimes de pervers narcissiques. De plus, ces proies présentent souvent un caractère généreux, voire un syndrome de l’infirmière qui explique qu’elles ont encore plus tendance à pousser, parfois jusqu’au surmenage.

Nous savons que la relation toxique s’installe rapidement et est faite pour durer sur le long terme. Plus une victime supporte longtemps l’emprise, plus elle s’abîmera sans même s’en rendre compte. Cette exposition prolongée à l’abus émotionnel constant engendre des dégâts psychologiques considérables, proches de l’état de stress post-traumatique. Or, il est prouvé que la fibromyalgie est corrélée à un environnement fragilisant (harcèlement, conflits, difficultés financières, pression, stress, etc.). Le mystère reste toutefois entier quant au lien de causalité entre fibromyalgie et perversion narcissique. La manipulation affective provoque-t-elle le syndrome myofascial douloureux ? Ou, à l’inverse, le fait d’être fibromyalgique (et donc hypersensible) prédispose-t-il à l’acceptation de la domination perverse ? Impossible à l’heure actuelle de trancher, mais pour parvenir à un mieux-être, il existe des moyens similaires d’appréhender les deux problématiques.

Traiter la fibromyalgie et sortir de l’emprise psychologique : même combat !

Nous avons vu que les liens qui existent entre la fibromyalgie et la psychologie du patient étaient importants. Nous savons aussi que les traitements médicamenteux sont sans effets sur les souffrances ressenties. Ainsi, pour prendre en charge cette pathologie, une approche globale est nécessaire. Le soulagement immédiat n’étant pas possible, il faut envisager une refonte importante du mode de vie. Cela passe par plusieurs domaines.

Une bonne hygiène de vie

Les maîtres-mots pour maîtriser les douleurs fibromyalgiques sont : manger, bouger… et s’hydrater ! Pour aider au bon fonctionnement des fibres musculaires, privilégiez un régime riche en vitamine C et en magnésium. Cela soutiendra votre système nerveux et immunitaire, tout en combattant les inflammations tissulaires. Si vous souffrez de crampes ou d’impatiences dans les jambes, vous devriez constater leur diminution également, ce qui aura pour effet d’améliorer votre sommeil. Un nutritionniste ou un naturopathe pourra vous guider vers une nouvelle alimentation ou une supplémentation. Ajoutez à cela une activité physique afin d’amener votre corps à mieux se réguler, ce qui en optimisera son fonctionnement.

Une meilleure gestion du stress

Le trop-plein de stress lié à la fibromyalgie, indique qu’il est temps de vous interroger sur ce qui submerge vos ressources. Apprenez à reconnaître les sources de tensions afin d’éliminer celles qui sont superflues et de gérer celles avec lesquelles il est impératif de composer. Pour rappel, il n’y a pas de bon ou de mauvais stress : il n’y a qu’un stress aigu (censé être stimulant) et un stress chronique (épuisant inutilement). En vous éduquant à cette différence fondamentale, vous saurez faire la part des choses. Une prise en charge thérapeutique vous permettra de gagner du temps dans ce qui est ni plus ni moins une quête de soi et de ses schémas inconscients. Vous pourrez accélérer la survenue d’une certain confort de vie en intégrant des pratiques de relaxation, massage, méditation ou de sophrologie pour mettre votre cerveau et votre système nerveux régulièrement au repos. Mais surtout, si vous vivez sous l’emprise d’un PN, vous verrez qu’il représente la plus grande menace contre votre sérénité et qu’il est grand temps d’avoir le déclic pour vous en débarrasser.

Une plus grande estime de soi

En intégrant toutes ces pratiques tournées vers le soin de soi et en vous dédiant à votre mieux-être, vous parvenez à plus de bienveillance envers vous-même et surtout, à une meilleure autoestime. C’est là que nous en venons au lien avec le MPN. Sortir de la dépendance affective qui a donné son pouvoir au vampire émotionnel relève des mêmes mécanismes de réappropriation de soi. En vous replaçant au centre de vos préoccupations, vous devenez inatteignable, insensible aux techniques manipulatoires et bien plus à même de représenter un pilier à la fois pour vous, mais aussi pour vos proches. Vous traitez donc deux problèmes à la fois !

Nous avons vu que la fibromyalgie pouvait se penser à la fois d’un point de vue psychologique et organique. La prise en charge de ses symptômes se fait dans une démarche pluridisciplinaire impliquant un changement radical de paradigme qui mènera à une vie meilleure. C’est peut-être en ça que le lien entre fibromyalgie et perversion narcissique se manifeste. Si le premier est la poudre et l’autre est le feu, alors la mise en contact est tout simplement prohibée, sous peine d’explosion dévastatrice. La poudre ne disparaîtra peut-être pas parce que la guérison n’est pas forcément possible, mais un beau jour, à force de soins, elle sera fondue dans le terreau d’apports positifs qui aura fertilisé votre jardin intérieur.