SOS ! POURQUOI MES ENFANTS AVEC UN PN ME REJETTENT-ILS ?
Lorsqu’une victime de manipulateur sentimental a des enfants avec son bourreau, ceux-ci finissent par conditionner ses choix les plus radicaux, comme quitter son emploi pour se consacrer à leur éducation, déménager loin de ses amis et de sa famille ou bien aller jusqu’à mettre un terme à la relation toxique pour les protéger. Seulement, il arrive que tous ces sacrifices et ajustements en fonction de la priorité qui leur a été donnée ne suffisent pas à s’attirer leur reconnaissance, ni même leur gratitude. Au contraire, il est plutôt courant de voir sa progéniture s’en prendre au parent qui a justement fait son maximum pour garantir le bonheur des petits. Si vous vous demandez “pourquoi mes enfants avec un PN me rejettent”, lisez attentivement la suite et vous y trouverez non seulement des explications, mais aussi des solutions à cette situation déchirante pour une mère.
Sommaire
Pourquoi les enfants se rebellent contre leurs parents ?
Avant de nous pencher sur le cas spécifique d’un enfant de PN qui rejette sa mère, attardons-nous sur l’opposition des jeunes en général par rapport à la figure parentale. Il est en effet très important de garder à l’esprit que la rébellion fait partie des phases normales du développement. Il s’agit simplement d’une affirmation d’identité. La prise de conscience qu’un enfant n’est pas un extension de sa mère, mais bien un individu à part entière se fait le plus souvent à travers des périodes critiques. Elles peuvent se traduire par différentes formes de revendications et d’appropriations.
La recherche de limites
Afin d’intégrer les règles, les enfants testent les normes établies par les parents. Cela leur permet de savoir jusqu’où s’étend le cadre et à quel point celui-ci est solide. Pour cela, ils cherchent à repousser les limites et à trouver leurs failles. Si le jeune en développement comprend que ses assauts rendent les frontières poreuses, il ira encore plus loin, ce qui peut représenter des disputes épuisantes. Seulement, en le laissant fragiliser le cadre pour un soulagement immédiat de la tension ambiante, on alimente le problème. Surtout, on crée de l’angoisse chez l’enfant qui ressent cette perméabilité comme peu sécurisante.
L’expression des émotions
Le rejet du parent peut aussi être un moyen d’expression des émotions ou des frustrations. En cherchant à comprendre l’attitude de l’enfant par ce prisme, on peut réussir à mettre le doigt sur des conflits internes, des pensées refoulées ou une réelle souffrance psychologique. Ainsi, la rébellion peut représenter un mécanisme de défense psychique ou une demande d’attention, par exemple. Si le dialogue est trop difficile, un psychologue peut aider à rétablir une communication saine entre l’enfant et son parent. Gardez toutefois à l’esprit que c’est justement parce qu’il se sent en confiance avec son parent que l’enfant se permet des comportements difficilement tolérables.
La prise de contrôle
Par le rejet du modèle parental, l’enfant gagne un certain contrôle sur son parcours. Les parents stricts par exemple pourront donc voir leur enfant tourner le dos aux valeurs familiales dans une démarche de prise de responsabilité. Plus qu’un refus des principes mêmes dont il a hérité, il peut s’agir d’un simple besoin de maîtriser sa vie selon ses propres termes, c’est-à-dire en accord avec ses opinions propres et ses aspirations personnelles.
La quête d’indépendance
L’autonomie est une quête incessante chez l’enfant, si ce n’est chez tout être humain ! Elle commence dès qu’il cherche lui-même à atteindre les objets d’intérêt, comme le sein nourricier par exemple. Conquérir son indépendance et explorer le monde se fait donc à travers chaque acte, chaque décision, et notamment celle de s’affranchir de l’ordre établi. Ainsi, pour forger leur propre expérience, les jeunes individus doivent réfuter le modèle de leurs parents et envisager qu’une autre voie est possible, quitte à rencontrer l’échec.
L’influence extérieure
Même si les cas précédents s’inscrivent dans un cheminement plutôt normal (tant qu’il reste dans les limites de l’acceptable), il arrive que la rébellion contre les parents intervienne à cause de l’influence du cercle social, voire familial (surtout lorsqu’il s’agit de manipulation par un père PN, mais nous y reviendrons). Le jeune adopte alors des comportements qui lui sont dictés par autrui, afin de mieux se faire accepter. Dans ce cas, il peut renier les valeurs de sa famille pour répondre aux attentes qu’il aura intériorisées, même si celles-ci sont en désaccord avec ses croyances. Ceci engendre potentiellement une dissonance cognitive, source de souffrance psychologique.
Le décalage générationnel
Dans une société où tout va trop vite, il peut être difficile de saisir le cadre culturel et technologique dans lequel les jeunes évoluent. Cette mauvaise compréhension entre les générations peut mener à des discordes et à un blocage de la communication entre l’enfant et ses parents.
Y a-t-il des phases critiques propices au rejet parental ?
Le développement de l’enfance à l’âge adulte est composé de plusieurs stades. Les phases les plus propices aux actes de rébellion, chacune à leur échelle, sont identifiées.
La phase d’opposition de la petite enfance
Entre 0 et 5 ans, l’enfant vit plusieurs révolutions sur le plan physique, de la motricité, du langage et de la socialisation. Il existe un pic de crise d’opposition vers les 2-3 ans bien connu des parents : la fameuse période du “non”. Elle traduit une prise de conscience de son individualité qui se construit donc en opposition à la figure parentale. Elle se manifeste également par des résistances et des explosions émotionnelles.
L’enfance moyenne et l’affirmation de soi
Entre 6 et 11 ans, les enfants continuent d’explorer le monde, leurs centres d’intérêts et talents propres, ainsi que d’affirmer leur identité. Il n’y a pas de réelle phase particulièrement critique de rébellion à cet âge, mais la conquête de l’autonomie poursuit son cours avec ses hauts et ses bas.
L’adolescence et ses défis identitaires
Entre 12 et 18 ans, les adolescents connaissent plusieurs crises identitaires et les parents sont souvent démunis par rapport à leurs changements comportementaux. Les variations hormonales jouent également un rôle prépondérant dans ces montagnes russes émotionnelles où les confrontations sont fréquentes. C’est aussi la période où les influences externes sont les plus fortes.
L’âge adulte et ses transitions difficiles
Une fois leur enfant arrivé à l’âge adulte, les parents pensent souvent que la raison l’emportera désormais et que les conflits, provocations et autres marques de rejet cesseront. Malheureusement, chaque transition de vie amène son lot de déséquilibres qui peuvent mener à tourner le dos à sa famille. Ainsi, mariage, naissance, rupture, déménagement, accident, déception, perte d’emploi, etc., sont autant d’éléments perturbants qui peuvent mettre à mal la relation filiale.
Pourquoi les enfants que j’ai eus avec un pervers narcissique me rejettent, alors que j’ai tout fait pour eux ?
Nous en arrivons à la question cruciale, la situation la plus injuste à vivre pour une mère. Alors qu’elle a été victime de maltraitance et qu’elle a tout fait pour protéger ses enfants et leur garantir un maximum de bien-être, ceux-ci la rejettent. Voici les raisons les plus courantes de ce revirement de situation.
L’influence de l’autre parent
Évidemment, dès lors que l’on traite de la parentalité d’un pervers narcissique, il est impossible d’occulter le risque d’aliénation parentale. Le vampire émotionnel n’éprouve aucun état d’âme à instrumentaliser ses propres enfants pour tourmenter sa victime. Et comment faire plus de mal à une maman qu’en la privant de sa progéniture ? C’est pourquoi il est impératif de lutter contre la garde alternée dans le cadre d’une séparation, et de suivre nos conseils sur la coparentalité avec un PN. Votre rôle maternel sera critiqué et dénigré par le MPN, mais ne tombez pas dans le piège de lui rendre la pareille. Maintenez coûte que coûte un dialogue apaisé avec vos enfants qui n’élude pas la véracité des faits, mais qui reste bienveillant et concentré sur votre relation directe avec eux. Évitez donc à tout prix de porter préjudice à une image valorisée du père, même si elle enjolive la réalité, car ils en ont besoin pour se construire.
Les conflits parentaux
Le quotidien avec un manipulateur émotionnel est fait de chaud et de froid, d’explosion de colère, d’humiliation, et par-dessus tout, de tension permanente. Même s’il y a de fortes chances que vous en ayez été la cible privilégiée et que vous avez tout fait pour minimiser la gravité des faits auprès de vos enfants pour les préserver, ne vous leurrez pas. Ils ont fatalement vu, vécu et ressenti des situations traumatisantes, comme dans le cas du climat incestuel par exemple, bien plus grave qu’il n’y paraît. Tout ce stress enfoui ressurgira et, comme il est plus facile d’élaborer un événement psychiquement dès lors qu’on lui attribue une cause, votre fille ou votre fils peuvent finir par vous blâmer pour tout ce qui leur est arrivé de négatif. De plus, vos enfants peuvent tout simplement répliquer inconsciemment le comportement de leur père envers vous. Expliquez-leur que vous n’avez jamais voulu les blesser et n’ayez de cesse de leur rappeler que vous compatissez avec leur douleur, afin de ne surtout pas invalider leurs émotions. Cependant, posez vos limites et dites-leur clairement que vous ne tolérez pas le manque de respect. Réitérez-leur tout votre amour et aidez-les à se projeter dans un avenir meilleur pour lequel ils peuvent compter sur vous. Vous devez vous placer en alliée solide et non en opposante, ne serait-ce qu’avec une attitude défensive face à leurs attaques, par exemple.
Le deuil de la famille idéale
Comme dans toute perte, le deuil de la vie de famille idéale qu’ils ont à faire passe par une phase de colère. Il faut alors les rassurer et les entourer d’amour, sans toutefois les envahir. Prouvez-leur qu’ils peuvent avoir confiance en vous en leur démontrant que le dialogue est toujours possible, quitte à ce qu’il soit dur à entendre pour vous. Vous pouvez aussi vous livrer sur votre propre sentiment de perte, afin qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas seuls dans leur souffrance. Attention toutefois à ne pas les parentifier pour autant. Rétablissez et consolidez la seule vérité qui compte : votre amour inconditionnel pour eux. Soyez patiente, car comme tout processus, le temps est une donnée aussi impalpable que nécessaire.
Si vous vous demandiez “pourquoi mes enfants avec un PN me rejettent ?”, vous avez pu découvrir qu’il existe de nombreuses pistes à explorer. Sachez toutefois que nous nous sommes limités à des situations supposant l’absence de pathologie chez les jeunes. Si la plupart des actes de rébellion font partie du développement normal d’un individu en construction, n’hésitez pas à vous tourner vers un professionnel de la santé mentale si vous vous sentez dépassée. Chaque cas, chaque personnalité, chaque contexte étant unique, vous ne trouverez pas forcément ici toutes les réponses à vos questions, mais si votre instinct maternel vous dicte de vous faire aide par un psychologue spécialiste de la manipulation affective, suivez-le. En attendant, aussi difficile cela puisse vous paraître parfois, maintenez un dialogue aimant, compréhensif et rassurant avec vos enfants, mais aussi respectueux d’une autonomisation progressive, sans toutefois les laisser outrepasser les limites que vous aurez posées clairement.