S’extirper de l’emprise machiavélique relève de l’exploit, mais aussi du combat acharné, avec ses gains et ses pertes. Ce qui vous manquera du PN en le quittant pourra occasionnellement ternir vos sentiments de liberté retrouvée et de fierté de vous en être sortie. Comme nous sommes convaincus qu’un soldat averti en vaut deux, voici une liste des choses dont il faudra faire le deuil une fois l’émancipation enclenchée. Mais attention, spoiler : nous abordons aujourd’hui ce sujet sous un angle plus léger et positif. Nous vous conseillons fortement de conserver ce message à portée de clic afin de pouvoir y revenir à chaque fois que le besoin s’en fera sentir. Vous pourrez ainsi vous rappeler en quoi la rupture des liens toxiques était indispensable, quitte à avoir laissé certains aspects de votre relation dysfonctionnelle derrière vous.
Passer de l’envahissement au champ des possibles : l’ambivalence de la libération
Avant de passer à l’énumération de ce qui vous manquera du PN en le quittant, nous tenons à vous rappeler que ce genre de séparation conjugale, affective ou professionnelle s’apparente à un processus de deuil. Toutefois, ce travail cible surtout l’imaginaire qui avait été engendré par les promesses vaines du pervers narcissique. Par conséquent, ce qui crée le vide en premier lieu, ce sont les illusions perdues quant à tout ce que vous aviez projeté dans cette relation et qui ne s’est jamais matérialisé. Cette souffrance est réelle et, loin de l’idée de la minimiser, ce que nous voulons démontrer par là, c’est qu’elle n’est donc pas liée à la personne qui est sortie de votre vie. Ainsi, hors période de love bombing, ce creux dans votre cœur n’a jamais été comblé. Mais en partant, vous avez pris la décision de vous reconnecter à la réalité et en conséquence, de ne plus alimenter ce vide. C’est dans cet aspect matériel et concret que nous allons pouvoir vous montrer ce qui va réellement changer en coupant les ponts avec un vampire émotionnel. Et vous verrez que, paradoxalement, ce que vous croyez qui vous manque ne vous manque en fait pas du tout.
Les 4 plus gros manques post-relation toxique
Vous avez peut-être déjà entendu parler du fait que votre cerveau vous pousse plus volontiers vers un enfer familier, plutôt que vers un paradis inconnu. Parce que cette image infernale est assez à-propos avec ce diable de pervers narcissique, nous allons ici insister sur la réalité de votre quotidien. Ainsi, vous pourrez vous rappeler que ce que vous pensez qui vous fait défaut n’était en réalité que de la maltraitance.
Manque n° 1 : Le cadre
Le manipulateur sentimental est tyrannique. Tout doit se passer tel qu’il l’a décidé et au moment où il l’a décidé, parfois sans même l’avoir formulé. Or, ce périmètre extrêmement limité et surtout, centré sur l’hypernarcissique, avait probablement l’avantage de structurer votre quotidien. En effet, vous aviez forcément intégré les attentes de votre bourreau et, dans le but de les satisfaire, vous saviez ce qu’il permettait ou non. Pourtant, ce cadre relativement contenant était en réalité un étau en cours de resserrage progressif. Lentement, mais sûrement, vous auriez fini broyée. Ainsi, si l’illusion d’une organisation bien ficelée de vos journées vous manque, gardez en tête qu’il s’agissait d’un carcan qui vous privait de votre libre arbitre. Êtes-vous sûre que vous préférez être en cage plutôt que portée par le vent ? Malgré l’aspect vertigineux de la liberté, concentrez-vous sur la possibilité qu’elle offre de choisir l’emplacement et les modalités de construction de votre cocon, bien plus sécurisant et agréable qu’une prison.
Manque n° 2 : Les directives
Dans ce fameux espace délimité par le MPN, vous aviez aussi de nombreuses missions à accomplir. Bien entendu, c’est lui qui vous les confiait et, quelque part, cela dictait vos conduites. Le problème, c’est que toutes vos actions étaient réalisées dans le but de le servir, lui. Vous étiez donc dans un schéma d’assujettissement qui vous donnait un air de robot. Faire les choses sans s’interroger sur leur sens, leur utilité, ni même votre intérêt personnel à les mener, c’est vous priver de votre autonomie de façon très sournoise. Lorsque tout est prescrit, il n’y a plus à se poser de questions. Cela peut paraître confortable de prime abord, mais cela vous dépossède de votre capacité de jugement et vous déconnecte de vos ressentis. Sans réflexion, plus d’introspection et, à terme, vous niez vos besoins et désirs pour remettre votre pouvoir entre des mains tierces et, dans ce cas précis, celles d’une personne manipulatrice perverse. À tout bien y songer, préférez-vous cuisiner pendant deux heures pour concocter le repas carné de votre roitelet alors que vous n’aimez pas la viande ou sortir entre copines tester ce nouveau restaurant végétarien ? La question cruciale ici est “qu’est-ce qui VOUS ferait le plus plaisir ?” Mais avec un PN, on désapprend et on oublie de s’interroger sur ce point fondamental d’une vie heureuse et équilibrée.
Manque n° 3 : La pression
Grâce à tout ce conditionnement auquel le PN vous a entraînée, vous avez appris une chose indispensable pour survivre sous emprise : la pression. C’est cette peur constante des réprimandes qui a pris le dessus sur votre sérénité et votre énergie vitale. À cause de cette hypervigilance, de ce stress permanent, vous avez certainement développé des symptômes typiques des victimes de PN qui vous ont d’autant plus fragilisée. Peut-on ainsi considérer que la fatigue chronique, les maux de tête, les troubles digestifs, du sommeil ou de l’humeur vous manquent réellement ? Si l’inquiétude et l’anxiété sont enfin en train de vous quitter, bien que cela ne se fasse pas du jour au lendemain, n’avez-vous pas l’impression de mieux respirer ? Si ce n’est pas le cas, vous êtes peut-être en état de stress post-narcissique et il faut vous faire aider par un psychothérapeute compétent en matière d’ESPT complexe.
Manque n° 4 : L’agitation interne et externe
À cause de cet état de qui-vive permanent, de cette préoccupation constante pour satisfaire le tyran émotionnel, de cette conscience aiguë des règles qu’il a mises en place pour régir votre vie, de cet affairement presque compulsif à accomplir les tâches qu’il vous a assignées explicitement ou implicitement, vous avez été débordée. Aussi bien physiquement que mentalement, votre agitation est devenue comme une seconde nature. Où étaient donc passés les temps calmes et régénérants sous le règne de votre Dracula des sentiments ? Parce que ce sont eux qui vous ont réellement fait défaut. Seulement, vot re vie a été remplie par cette agitation qui donnait l’illusion de sens, voire d’importance. En vérité, elle vous a dépossédée de votre identité. Dans ce processus envahissant, vous avez perdu confiance en vous et votre estime de vous-même en a pris un sacré coup. Arrêter de se noyer dans un verre d’eau ne provoque certainement pas un manque, mais plutôt une occasion de se sortir du bourbier. C’est choisir de se prélasser afin de rêver à ce que l’on peut désormais accomplir lorsque plus rien ni personne ne nous empêche de briller.
Ce qui vous manquera du PN en le quittant ne fait pas le poids contre ce qui vous a manqué avec lui, à savoir : votre pouvoir, votre joie de vivre, votre autonomie, votre ambition, votre valeur personnelle. Nous avons volontairement pris le contre-pied de ce que vous auriez pu attendre de cette liste, pour vous rappeler que malgré les aléas inhérents à ce genre de ruptures difficiles, vous laissez le pire derrière vous, c’est-à-dire le danger, la violence, les abus, le mal-être et peut-être même, la mort. Vous faites dorénavant face à tout un champ des possibles. Avec un accompagnement thérapeutique efficace, vous renforcez votre capacité à revenir à un parcours passionnant et joyeux. N’ayez aucun regret, vous êtes sur le bon chemin, alors plus de retour en arrière !