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Annie

Vivre avec un pervers narcissique

La première chose que les personnes qui vivent avec ce type de personne doivent savoir, c’est surement qu’ils sont des séducteurs accomplis. Ils détectent rapidement les âmes généreuses et les personnes empathiques et savent comment les atteindre.  À partir de se moment, tout le monde peut se faire avoir.

À l’époque où j’ai rencontré

un pervers narcissique, je sortais d’une relation dont je m’étais lassé. La routine avait pris toute la place et plein de bouleversements au niveau de ma santé qui a fait que nos chemins s’étaient éloignés. Je savais ce que je cherchais et ce que je ne voulais plus. Un petit conseil, n’afficher pas vos désirs ouvertement lorsque vous chercher une personne pour partager votre vie. Vous donnez ainsi, gratuitement, au pervers narcissique les outils pour commencer à tisser leur toile.

Ce que je cherchais, un homme qui ne consommait pas d’alcool ou drogue,

qui aimait la tranquillité et la nature, qui aimait l’humour et qui avait envie de partager  son temps libre avec moi.  Tout simple, mais combien utile pour ce cher pervers.  Beau bonhomme, souriant, rigolo, avec un petit coté, « je m’en « foutisme ». Ce que ce monsieur cherchait, une femme intelligente, travaillante qui aimait s’amuser, rire, qui aimait la musique,  la campagne, qui aimait les vrais choses et qui n’aimait pas le mensonge… monsieur dit ne pas boire et ne pas consommer d’alcool, wow!

J’ai discuté quelques temps avec ce gentil monsieur

Il était drôle et agréable. Nous avons fini par nous rencontrer pour aller souper et il a su gagner mon cœur des les premiers instants.  Monsieur dit être fidèle, que c’est une valeur primordiale pour lui. Il s’intéresse à moi, à ce que je suis, à se que je pense, il dit aimer ma façon de voir la vie et de penser.

Je cherche une relation simple

Une relation sans cachette, sans casse-tête et avec quelqu’un avec qui je peux avoir des buts communs.  Il me téléphonait plusieurs fois par jour pour savoir comment j’allais, qu’est-ce que je faisais de bon… Nous filions le parfait amour.

Vu la distance qui nous séparait et que monsieur avait une maison, il m’a invité à chercher un emploi dans son secteur. J’ai envoyé quelques 2  CV et je me suis retrouvée à passer 2 entrevues et à avoir la possibilité entre 2 jobs. Je n’avais pas de voiture, pas besoin je vivais en ville.

Là je me retrouvais à la campagne

Je n’avais pas de voiture, isolée en dehors d’un petit village, mais j’aime la nature. Monsieur  me dit que je peux faire ce qui me plait pour la maison et dehors. Moi qui aime la nature, le jardinage, la tranquillité, je suis passée dans ce mode de vie comme un poisson dans l’eau.  Monsieur buvait quelques bières deux fois par semaine avec le temps les quelques fois par semaine est devenu chaque soir. Il avait un très grave problème d’anxiété, je l’ai donc invité à aller consulter et à demandé de l’aide. À partir de ce moment, j’ai commencé à vivre plus difficilement notre relation.

Monsieur qui a 40 ans, appelle sa maman tous les matins

En plus des 4 ou 5 autres appels qu’il fait à ses « amis ». Il a des problèmes financier qu’il met sur la faute de tout sauf de lui-même.  C’est parce que ses parents ne lui ont pas appris à budgéter. C’est parce qu’il a des problèmes de dos, c’est parce qu’on ne comprend pas sa situation… Il veut encore plus savoir sur moi, sur le montant que j’ai dans mon compte de banque, d’où j’utilise mon argent. Avec qui je parle au téléphone, en général ma famille et une ou deux fois par moi à des amies.  Il m’appelle constamment au travail, il se fâche si je ne lui réponds pas. Il dit ne pas aimé la façon dont ma fille me traite, n’aime pas ma famille et ne veut pas les rencontrer. Il trouve ma fille égoïste et froide pour ne pas dire mal élevée.  À partir de ce moment tout est devenu claire, je venais de me faire avoir.

Ensuite,  les reproches voilés ont commencés.

Tu as oublié la lumière de la salle de toilette ouverte, tu as oublié d’éteindre la télévision, tu as oublié …. Et vu que je vis avec un léger déficit d’attention depuis toujours, c’était facile de me reprocher mes oublies.  Monsieur prend un pot dans le réfrigérateur, l’échappe par terre et crie qu’il déteste prendre un pot dont le couvercle est mal fermé, (c’était lui qui ne l’avait pas bien refermé) mais te fait sentir comme si c’était ton erreur. Il se fâchait de plus en plus contre tout et rien.

Ses parents se sont séparés lorsqu’il avait 6 ans. Lorsqu’il parle avec sa mère, mets la faute de ce qu’il vit sur les agir de son père et lorsqu’il parle à son père fait l’inverse, raccroche le combiné et me dit que ses parents sont deux perdants que c’est pour ça qu’il a de la difficulté dans sa vie.

Il me dit des méchancetés et lorsque je lui dis que ce qu’il dit est blessant, il répond que lui « il dit les vraies choses ».  Je lui dis que toute vérité n’est pas nécessairement bonne à dire et que de plus « sa vérité » est loin d’être « la vérité » et je lui fais remarquer que pour le mensonge on repassera, car il m’avait caché plusieurs fait avant que je vienne vivre avec lui et que d’omettre de dire certaines choses peut-être un mensonge, comme pour l’alcool et la drogue.  Pour lui, la tendresse et la sensibilité est de l’enfantillage.

Un soir où il travaillait, il m’appelle à 21h, je lui fais part de ma fatigue, je sommeillais déjà devant le téléviseur, après la conversation, je n’ai pas bien raccroché l’appareille, alors il n’a pu me rejoindre du reste de la soirée car la ligne était engagée. À son retour, il était dans tous ses états, enragé, il me dit que ce n’est pas normal d’être inconsciente comme je suis, que je devrais aller me faire soigner, qu’il était inquiet. À force de le faire verbaliser, il a fini par me dire qu’il croyait que j’étais avec un amant sur la ligne ou que j’avais reçue quelqu’un à la maison. Il a fait le tour des 3 caméras qui filment autour de la maison pour réaliser que je n’étais ni sorti après mon retour du travail ni reçu de visiteurs.

Sa phrase fétiche « quand tu vas savoir comment je fonctionne.

Il n’y aura plus de problème » Ce qui sous entend que ce jour là, je vais savoir comment être et agir et surtout quoi ne pas faire qui pourrait le mettre en colère. Je devais changer pour m’adapter à lui. Et ma phrase est devenue : « Quand tu vas comprendre… » Ce qui le mettait en rogne, car il me répondait : «  c’est vrai, madame parfaite qui sait tout et comprend tout, moi je suis un innocent. »  C’est à ce moment que je me suis mises à chercher de l’aide.  Lorsque j’ai fais appel à un thérapeute, il a abandonné celle qu’il avait entreprit. (Pour l’anxiété) Maintenant ça serait la bonne personne qui se ferait soigner…

Pour ne pas faire de vague, j’ai coupé les liens avec les gens qui m’entouraient,  je ne passais pas de remarque lorsqu’il buvait. Je n’étais pas heureuse et la seule solution possible était « la fuite », partir de là le plus rapidement possible avant qu’il est ma peau.

Par comble de malheur.

Mon nouveau patron était aussi un pervers narcissique. À force de lui tenir tête, car il me demandait de me taire sur des faits qui étaient inadmissibles, il m’a congédié…  Double libération, plus d’emploi et la possibilité de partir de là le plus rapidement possible. J’ai fuis.

Ma façon de couper les ponts à été de le faire doucement, je lui ai dis que nous ne pensions pas de la même façon et que c’était impossible pour moi de le rendre heureux, comme ça serait impossible pour lui de me rendre heureuse. Tant qu’à se déchirer, nous étions mieux de nous quitter. Que je ne le détestais pas, qu’il m’avait beaucoup appris et que je ne lui voulais aucun mal.

Il a tenté de me culpabiliser de différentes façons.

Au début le rejet, la colère et les insultes : « Pars, je n’ai pas besoin de toi, je vais retourner à la pêche, y’en a d’autres qui vont bien vouloir d’un gagnant, toi tu vas toujours avoir que des perdants dans ta vie ». Je lui ai fais remarquer qu’il avait fait partie de ma vie, alors s’il pensait ainsi c’est qu’au fond, lui-même était perdant.

Changement de technique, ensuite les pleures : « Je me sens seul, abandonné, je vais encore redevoir recommencer à zéro », à ceci, j’ai répondu : « dans la vie, vaut mieux être seul que mal accompagné ». Il me répond que je n’étais pas de mauvaise compagnie, alors je lui ai expliqué que d’être mal accompagné ne voulait pas dire que la personne qui nous accompagnait n’était pas une bonne personne, mais qu’elle ne nous convenait pas simplement.

Et pour finir, il a essayé l’indifférence ou l’acceptation : « tu as bien raison, c’est mieux ainsi, je m’excuse de t’avoir fait du mal, ce n’est pas ma faute, je suis fais ainsi ».  Et lorsqu’il a vu que je ne reviendrais jamais sur ma décision… Il est reparti à la pêche…

J’ai dû retravailler ma confiance en moi.

Pour ce faire, j’ai discuté avec quelques personnes qui m’ont rappelé qui j’étais et ce que j’étais capable d’accomplir. Pour le reste, j’ai fais un retour aux sources, retour vers ma famille et amis.  Une reprise totale de contrôle de ma vie, de mes pensées…

Je redeviens tranquillement la fille passionnée que j’étais il y a un an et demi.

Celle qui rit toujours qui a envie d’avoir du plaisir et qui vit très bien sa solitude.  Ce que je viens de vous livrer comme témoignage n’est que quelques brides de ce que j’ai vécu pendant un an…

J’ai eu peur par moment pour ma vie, pour mes souvenirs (menace de mettre tous mes choses au chemin), j’ai eu peur d’être jugée. Malheureusement, lorsque j’arrivais à trouver des sites internet qui parlaient de personnalité contrôlante ou de pervers narcissique, différentes appellations entre le Québec et la France, les psychiatres, psychologues et thérapeutes parlaient constamment des « pathologies ou faiblesses des victimes », alors ils confirmaient que j’avais un sérieux problème, pour ne pas dire que j’étais le problème. Ils donnaient raisons aux pervers narcissique sans s’en rendre compte. Jusqu’au jour où j’ai écouté une émission ou Monsieur Pascal Couderc était invité et ou il a dit : « pour combler les pervers narcissiques, les victimes doivent être riche à l’intérieur », à cette instant j’ai cessé définitivement de me culpabiliser. Je venais de comprendre que cet homme avait vu ce que j’étais vraiment et qu’il avait su comment en abuser.

Je ne changerai rien de ce que je suis.

J’aime la vie, j’aime le monde, j’aime la paix! Je déteste l’injustice, l’indifférence et la violence.  J’ai peut-être été naïve de croire en cet homme, mais même à cela, je ne veux pas perdre ma naïveté, car durant toute  ma vie, elle m’a apporté plus qu’elle m’a fait perdre. À 43 ans, je vois toujours la vie avec les yeux d’un enfant. Emplie de couleur, de musique et de bonnes personnes. J’ai encore des rêves et des buts.

Pour Monsieur pervers narcissique réussir sa vie était égal à avoir des biens matériels et à prendre sa retraite avant 65 ans, les autres sont des perdants. Pour y arriver, il est prêt à abuser de tout et de tout le monde, tant que ça lui rapporte.

Pour moi, j’aurai réussis ma vie si j’arrive à semer le bonheur et le réconfort autour de moi. Je vois du bon même dans le pire.  Et pour les gens qui ne sont pas heureux en ma présence, ils peuvent toujours aller chercher ailleurs.

Si vous vivez présentement avec une personne qui commente tout ce que vous êtes,

tout ce que vous faite, qui tente de vous faire sentir que vous êtes minable… Cette personne ne vous mérite tout simplement pas. Plus vous chercher à vous adapter à cette personne, plus vous perdez l’essence même de ce que vous êtes. Un couple doit vivre dans le respect, dans le partage, dans la liberté…  On peut changer à deux une façon de faire dans le couple pour s’ajuster l’un à l’autre, mais quand un des deux tente de changer l’autre ce n’est plus une relation saine. Ne culpabilisez pas de vous êtes fait avoir, au contraire dites vous que vous deviez posséder des qualités de cœur et d’âme plus grandes que bien des gens.

… Aujourd’hui, j’aimerais parler à tous ceux qui se reconnaissent dans mon histoire, à ceux qui vivent encore sous l’emprise d’un pervers narcissique. Je sais que s’en sortir semble parfois impossible, que chaque pas paraît lourd, chaque décision effrayante. Mais, croyez-moi, c’est possible. On peut retrouver la lumière, même si elle paraît loin. Il faut du courage, oui, et une dose de persévérance, mais il faut surtout se rappeler de sa propre valeur, celle qu’ils ont tenté d’effacer.

Ces personnes sont expertes pour miner notre confiance, pour nous faire douter de qui nous sommes. Mais malgré tout ce qu’ils peuvent dire ou faire, ils n’arrivent pas à atteindre ce que nous avons de plus profond : notre humanité, notre capacité à aimer, et cette force que nous portons en nous, parfois sans même le savoir.

Depuis que j’ai repris ma vie en main, chaque jour est un nouveau souffle de liberté. J’apprends, doucement mais sûrement, à faire confiance à nouveau, à construire une existence remplie de bienveillance et de calme. Le chemin n’est pas toujours facile – il y a des hauts, des bas, et des jours de doute. Mais la paix qui revient peu à peu, cette sérénité retrouvée, c’est une victoire qui dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. Revoir mes proches, rire avec eux, et sentir que je suis redevenue moi-même, c’est ma plus belle réussite.

Si vous lisez ces mots et que vous vous reconnaissez, rappelez-vous que vous n’êtes pas seul. La sortie est bien là, même si elle semble invisible parfois. Parfois, un premier pas, une petite décision, suffit pour redonner vie à cette personne forte et aimante que vous avez toujours été.

Annie