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3 CHOSES À SAVOIR POUR LA VICTIME D’UN PERVERS NARCISSIQUE

Si la victime d’un pervers narcissique se retrouve réduite à l’isolement sur le plan relationnel, certaines personnes de son entourage, des proches ou des amis, peuvent persister à l’aider. Malheureusement, leur aide atteint difficilement son but, tant la situation est biaisée. Pourquoi ? Parce qu’une victime n’est plus maître ni de sa vie, ni d’elle-même. C’est donc l’emprise dont elle est victime à laquelle l’on se heurte, au risque parfois de la subir indirectement… Pour aider les proches ou les familles décidés à ne pas abandonner les leurs dans la détresse, pervers-narcissique.com livre quelques conseils, qui les aideront à garder le cap.

Ne jamais « rentrer dans le lard » d’un pervers narcissique !

Lorsque l’on n’est pas proprement averti sur les risques qu’une victime court en vivant aux côtés d’un manipulateur, il peut être tentant de vouloir la ” sauver” en s’occupant personnellement de son bourreau ! Grave erreur, qui supposerait qu’il y ait un raccourci pour solutionner les ravages causés par la perversion narcissique. Pour comprendre pourquoi l’agressivité est vaine envers un PN, il fait avoir en tête plusieurs choses.

1 – Savoir qu’un manipulateur ou une manipulatrice narcissique, exerce une emprise sur sa proie, dont cette dernière ne peut se défaire simplement en s’extrayant de sa présence.

Ramener la victime d’un pervers narcissique à la raison et la sortir des griffes de son bourreau de force, peut avoir comme conséquence funeste de l’y renvoyer, dès que ce dernier fera à nouveau usage de sa manipulation sur elle.

2 – Prêter assistance à une victime suppose aussi de ne pas être dans l’identification à ce qu’elle vit.

Le risque est de s’exposer soi-même à la manipulation et de subir, par ricochet, les foudres du manipulateur pervers narcissique. Car n’ayez à ce sujet aucun doute, les manipulateurs attachés à détruire psychologiquement leur partenaire, peuvent très bien retourner leur courroux vers ceux cherchant à faire écran entre eux et leur proie. Le temps d’une brève passe d’armes, le « défenseur » se retrouve donc à son tour sous le feu des attaques du pervers. Le résultat n’est guère probant pour la victime du pervers narcissique, qui risque au final, de payer les conséquences de cet affrontement.

Les amis ou membres de la famille au grand cœur doivent donc ainsi se méfier de leur nature et savoir qu’il ne sert à rien d’épouser la cause des pervers et de leurs victimes. Il convient mieux de chercher à comprendre les raisons qui ont mené ces dernières dans le traquenard d’une telle vie de couple et de cultiver l’empathie et le tact. En tâchant de rester le plus complice possible certainement, pour leur suggérer par exemple des lectures (livres, sites et publications) concernant la violence psychologique qu’elles endurent. On peut aussi leur suggérer de se confier à un thérapeute spécialisé qui saura écouter et comprendre leur détresse. L’évocation des bons souvenirs qui les ont construites : événements heureux, succès, réussites diverses leur est aussi bénéfique.

Elle leur rappelle l’estime de soi qu’elles ont perdue, mais qu’elles sont encore capables de retrouver.

Les questions du type : « es-tu heureuse ou heureux aujourd’hui ? » peuvent aussi guider la victime du pervers narcissique vers un cheminement personnel l’amenant à comprendre que ce qu’elle vit n’est pas normal. Elle botte en touche aussi le harcèlement moral du pervers : car non, la victime n’est pas seule, et oui, ne lui en déplaise, il ou elle est encore digne d’être aimé !

Une victime d’un pervers narcissique n’a pas besoin de censeurs !

Il est difficile de comprendre de prime abord, les personnes en proie à la dévalorisation et au harcèlement permanent. L’erreur que l’on fait le plus couramment face aux victimes des pervers narcissiques, est de les croire complices de leur supplice ou sujettes au masochisme. Il s’agit d’une méconnaissance des mécanismes de la manipulation mentale dont le but est de priver toute personne de son libre-arbitre. Cela occasionne trop souvent de grosses maladresses de la part des proches. Ils auront tendance à penser que la victime du pervers narcissique peut se tirer d’affaire en prenant conscience de ce que son agresseur lui inflige. Cela est certes louable, mais inadapté. Pire, cela inflige un sentiment de détresse grandissant à la victime, qui, se sentant incapable de rassurer ses proches, risque de s’isoler davantage. Curieusement, ces tentatives de secours vont encore faire le jeu du pervers et renforcer son destructeur travail de sape.

Dans le contexte paranoïaque d’une emprise perverse, toute parole, toute remarque, peut parfois prendre l’écho d’un jugement. La victime aura tendance à retenir la brutalité que lui causent ces propos et non pas leur sens. C’est pourquoi l’écoute d’une victime requiert énormément de prudence et d’humilité. Il convient souvent, lorsque l’on est désemparé, de la remettre entre les mains de personnes averties et/ou professionnelles.

L’union fait la force

Il est peu probable de réussir à aider la victime d’un pervers narcissique à se libérer de l’emprise, sans s’appuyer sur d’autres personnes : réseau familial si l’on est un proche ou acteurs sociaux. De fait, aider un être manipulé nécessite de faire face aux pressions qu’il subit et qu’il renvoie inévitablement vers les autres. Pas facile toujours de comprendre ses réactions et difficile parfois de ne pas se blesser. Un être manipulateur teste, en effet, l’entourage de sa proie et saura très bien en grand manipulateur, exercer chantage et mensonges, pour créer brouilles, tensions et blessures. Il est dangereux donc, parfois, d’approcher seul d’une victime, car il faut comprendre à temps qu’on ne s’y aventure que bien préparé, et de préférence à plusieurs. Le but est clairement de se préserver pour ne pas emmener la victime, comme soi-même, droit dans le mur !

De plus, lorsqu’une victime est parvenue à rompre, éliminer les vestiges de cette relation toxique lui prend du temps. Cela requiert parfois l’appui de certaines instances, notamment au niveau de la loi, quand des violences conjugales se sont produites. Sur le plan de leur équilibre psychologique, le soutien psy est important pour sortir de l’enfer de l’emprise. Il aidera ensuite à sonder et colmater la faille narcissique à l’origine de toute cette souffrance.

Aider la victime d’un pervers narcissique jusqu’au bout …

Soutenir et écouter la victime d’un pervers narcissique ne suffit pas. L’entourage doit aussi l’aider et la secourir matériellement, notamment au moment de couper toute relation avec le conjoint ou la conjointe psychopathe. Dans le cas d’un ou d’une amie, il faudra veiller à prendre régulièrement de ses nouvelles, car le chemin de la reconstruction peut être long et semé d’embûches. Notre société très individualiste aide peu aujourd’hui les victimes de maltraitance, tout en affichant une certaine indifférence aux conséquences du narcissisme pathologique. La solitude et les épisodes dépressifs guettent et ne sont jamais loin au départ…
Le meilleur conseil que l’on puisse donner est certainement de rester empathique jusqu’au bout.

Pascal Couderc est psychanalyste et psychologue clinicien, spécialisé depuis plus de 30 ans dans l’aide aux victimes des manipulateurs narcissiques. Il consulte et apporte son aide via Skype en visioconsultation.