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DÉPENDANT AFFECTIF : 5 principes pour se libérer de l’emprise

Aussi difficile soit-il de l’admettre, la dépendance affective constitue l’ancrage de la mise sous emprise. Bien sûr, vous n’avez pas eu de chance en tombant sur un pervers narcissique, mais s’il vous a choisi et a réussi à vous placer sous sa coupe, c’est qu’il a vu en vous cette brèche émotionnelle que vous découvrez peut-être seulement maintenant. La bonne nouvelle, c’est que la prise de conscience est la première étape vers un mieux-être psychique. Si vous pensez être dépendant affectif, apprenez à atténuer cette composante de votre personnalité pour vous prémunir des situations d’abus en tous genres et casser le schéma répétitif, que ce soit au travail, en famille ou en amour.

Dépendance ou manipulation : deux types de réponse à la faille narcissique

Comme dans tout duo, aussi malsain soit-il, il y a un point commun qui réunit la paire. Entre un PN et une personne dépendante affective (ou codépendante), le point de ralliement se situe dans la petite enfance. La faille narcissique est un “accident de parcours” survenu à une étape clé du développement psychique, probablement avant l’âge de 3 ans.

Humiliation, violence physique ou psychologique, sentiment d’insécurité ou d’inconsidération ont mené le jeune être en devenir à se sentir mal-aimé. Cette plaie portée à son amour-propre est restée béante et a fait l’objet d’adaptations intrapersonnelles pour être masquée ou soulagée, à défaut d’être guérie. Dans le cas du manipulateur émotionnel, il a comblé son manque de confiance en lui par l’excès inverse : une grandiloquence débordante ! Celle-ci le pousse à se placer au-dessus des autres et à se prouver perpétuellement à lui-même qu’il vaut bien mieux que la masse, notamment en écrasant quiconque menacerait cet égocentrisme extraverti.

Pour le dépendant affectif, c’est le besoin excessif et irrépressible de se faire aimer et accepter qui dicte son comportement dans les relations. Il doit coûte que coûte se montrer irréprochable, attentionné, empathique, conciliant, dévoué et arrangeant pour s’épargner de vivre son pire cauchemar : l’abandon. Ainsi, pour ne pas être rejeté, il s’oublie et place l’autre au centre de ses préoccupations.

Voici comment la dynamique entre codépendant et manipulateur sentimental s’instaure et fonctionne à merveille : une source débordante qui ne demande qu’à se déverser rencontre un vase fissuré qui n’existe que pour se remplir indéfiniment. Mais un beau jour, dans ce fonctionnement inégal et à sens unique, le tarissement advient avec l’épuisement de celle qui se sacrifie : la victime.

Comment sortir de l’emprise quand on est dépendant affectif en 5 points

Avant d’en arriver à des extrémités, la proie du PN trouve sa planche de salut dans la prise de conscience de la toxicité de la relation. Pour cela, il faut réussir l’exercice délicat pour les personnes dépendantes affectives de recentrer l’attention sur soi, tout en sachant se protéger de l’influence extérieure néfaste.

1.    Identifier la dynamique relationnelle malsaine entre dépendant affectif et manipulateur sentimental

En schématisant, les étapes préalables généralement observées vers un affranchissement du lien d’emprise sont les suivantes :

  • Le constat d’un profond mal-être : anxiété, dépression, isolement, insécurité, perte d’autonomie (financière, organisationnelle, décisionnelle, etc.).
  • La reconnaissance des dysfonctionnements de la relation (violence physique ou psychologique, mauvaise répartition des tâches, infantilisation, dénigrement, etc.).

Sous l’effet du gaslighting orchestré par le PN, cette prise de conscience s’opère souvent accompagnée d’un état de confusion générale et pénible à supporter. Mais il faut tenir bon et se dire que la lumière va bientôt percer. Toutefois, il est tout autant utile, si ce n’est encore plus bénéfique, de savoir observer ses propres comportements inadaptés et dictés par l’angoisse plutôt que de se focaliser sur ceux du manipulateur. Veillez cependant à ne pas tomber dans la culpabilisation, aussi tentante que contre-productive.

2.    Tenir un journal de bord factuel de la relation toxique

Pour appuyer ces réflexions éprouvantes en les dépouillant de l’affect qui pourrait en perturber l’analyse objective, rien ne vaut d’écrire. Coucher sur papier les choses qui ont marqué l’esprit permet d’y revenir plus tard la tête froide, en contournant la propension naturelle du dépendant affectif à supporter l’insupportable, notamment en minimisant les faits. De plus, cela peut être un support de choix pour relater précisément les événements dans un cadre thérapeutique ou même juridique, si la situation s’impose. Par contre, il faut impérativement garder ce journal secret et en sécurité pour que le PN n’y ait pas accès. Il n’y a pas plus menteur et de mauvaise foi qu’un manipulateur et lui donner l’occasion de s’expliquer sur ce qui met en alerte sa victime ne ferait qu’amener encore plus de trouble et de mal-être chez elle.

3.    Pratiquer l’autosuggestion revalorisante pour mettre un terme à la dépendance

Pour renouer avec vous-même, vos valeurs, vos aspirations, votre estime, pratiquez envers vous l’indulgence et la compassion qui vous mèneront à la maturité affective dont vous manquez. Répétez-vous des phrases motivantes et pleines de sens telles que : “tu mérites d’être heureux”, “personne n’a le droit de te traiter comme ça”, “tu vas t’en sortir”, “tes ressources sont infinies”, “tu es important”, “tu es aimé”, “ce n’est pas de ta faute”, “tu ne dois rien à personne”, etc. Cela pourrait vous paraitre forcé au début, mais ces vérités font du bien à entendre et vous autorisent à sortir de la dépendance affective en vous replaçant au centre de votre attention.

4.    Trouver des sources d’épanouissement purement personnel

Nous avons établi que le principal problème des dépendants affectifs, c’est de croire que leur valeur et leur bonheur sont directement corrélés à autrui. Exister aux yeux de quelqu’un ne fait qu’entretenir le gouffre émotionnel contenu en vous. Ce n’est d’ailleurs pas de l’amour que vous ressentez, mais bien un attachement d’ordre pathologique. Commencez à vous renarcissiser par vos propres moyens en cherchant à multiplier les sources de plaisir qui résonnent en vous, et seulement vous, ni votre conjoint, ni vos enfants, ni vos collègues de travail ! Que rêvez-vous de faire depuis longtemps ? Apprendre le piano ? Vous offrir une journée SPA entre copines ? Passer prendre le thé chez votre sœur ? Peu importe la nature de l’opération : il n’y a pas de petit plaisir ! Autorisez-vous des parenthèses enchantées, aussi infimes ou futiles puissent-elles vous sembler de prime abord, sans demander la permission à quiconque. Vous verrez que vous y prendrez goût, même si cela peut paraitre vertigineux au départ de se poser cette simple question : “de quoi ai-je envie maintenant ?”. Et pourtant, c’est comme tout : plus on pratique, plus on s’améliore. Faites-vous confiance et devenez l’artisan de votre propre bonheur, de celui que l’on ne doit qu’à soi-même et à personne d’autre.

5.    Protéger son espace privé en posant ses limites

En comprenant ce qui vous fait du bien, vous pouvez déterminer ce qui vous cause du tort. Protégez-vous en posant les limites de ce que vous êtes disposé à tolérer. On vous accuse de dépenser l’argent du foyer pour vos plaisirs ? Constituez votre cagnotte personnelle destinée uniquement à vous offrir ce que vous voulez. On essaie de contrôler votre liberté ? Ne vous justifiez même pas sur vos allées et venues et donnez le moins de détails possible. Cultivez votre jardin secret et ne laissez personne l’approcher. Sortez de votre isolement et voyez qui vous voulez. Reconstituez-vous une vie riche et un cercle social complet entre amis, famille et collègues. Votre univers affectif ne s’arrête plus à la seule personne qui vous manipule et vous étouffe. Bientôt, vous réaliserez que vous n’avez aucun besoin d’elle, bien au contraire.

Dépendant affectif, vous êtes du pain béni pour tout pervers narcissique. Votre sens du devoir, du sacrifice, votre empathie, votre générosité et votre dévotion sont autant de talons d’Achille à exploiter pour quiconque voudrait vous nuire. Ces qualités apparentes, lorsqu’elles sont excessives et s’expriment au détriment de votre bonheur, sont des tares. Apprenez à vous placer au centre de vos préoccupations et vous verrez que peu à peu, votre équilibre, votre joie de vivre et vos garde-fous ne pourront plus être menacés et vous serez enfin libéré de toute forme d’emprise émotionnelle due à la codépendance. Ce chemin est long et loin d’être linéaire, mais avec un accompagnement thérapeutique efficace, en ligne ou en présentiel, vous vous assurez d’avancer continuellement vers un avenir meilleur.

En approfondissant le sujet de l’emprise dans les relations avec un pervers narcissique (PN), il est essentiel de comprendre l’impact psychologique prolongé de telles dynamiques sur le dépendant affectif. Souvent, après s’être libéré de l’emprise immédiate, la victime continue de lutter contre les séquelles émotionnelles et cognitives. Ces résidus psychologiques, tels que le doute de soi, la peur de nouvelles relations, ou même le syndrome de stress post-narcissique, nécessitent une attention particulière.

Pour traiter ces séquelles, une démarche thérapeutique globale est recommandée. Il est crucial de reconnaître et d’accepter ces blessures intérieures pour entamer un processus de guérison. Par exemple, le développement de stratégies de résilience peut grandement aider à gérer l’anxiété résiduelle et à retrouver un sentiment de contrôle sur sa vie.

Parallèlement, il est important de reconstruire l’estime de soi, souvent érodée par des années de dénigrement et de manipulation. Des activités qui renforcent le sentiment de compétence et d’autonomie, comme les loisirs créatifs ou l’apprentissage de nouvelles compétences, peuvent être très bénéfiques. Le soutien de groupes de parole ou de communautés en ligne dédiées aux survivants de relations toxiques peut également fournir un espace sécurisé pour partager des expériences et des stratégies de coping.

Enfin, il est important de se rappeler que le chemin vers la guérison est personnel et non linéaire. Chaque individu doit avancer à son propre rythme, en reconnaissant et en célébrant chaque petit pas vers la récupération de son autonomie émotionnelle et psychologique.