Je lis les commentaires des uns et des autres avec beaucoup d’intérêt et me désole que l’on puisse tous (vous et moi) autant souffrir par amour…  même si j’ai parfois l’impression que l’on utilise le terme de PN un peu trop facilement. Ce n’est pas parce qu’on a un relationnel conflictuel ou histoire douloureuse avec quelqu’un que c’est systématiquement un PN. Tous les gens égoïstes ou torturés ne sont pas des PN. Tous les gens immatures ne sont pas des PN. Mais, il en existe. Et il faut apprendre à les reconnaître le plus tôt possible pour s’en préserver. Une fois que l’on est sous le charme, il est déjà trop tard…

Le PN, c’est, au départ, un personnage délicieux

Il est drôle, brillant, vif, sportif, à la fois cool et smart, chic et décontracté… Le PN c’est la personne qui débarque un beau matin dans votre vie et semble immédiatement vous correspondre en tout point. Des silences et des regards d’une puissance considérable. Des promesses. Une gestuelle parfaite. Des mots qui vous rassurent et vous vont droit au cœur. Un humour complice. Une capacité naturelle à vous comprendre et surtout A VOUS ACCEPTER TELLE QUE VOUS ETES. Bien évidemment, vous fondez puisqu’en réalité, sans même le savoir, vous avez attendu ce genre de relation toute votre vie…

Et puis, au fil des mois, le PN change de masque, de comportement. Il se fait plus rare, devient dur, cassant. Il fait disparaître, une à une, toute manifestation de tendresse, comme on ferait disparaître les preuves d’une scène de crime. Il fait disparaître, imperceptiblement, toute marque de son affection pour vous. Progressivement, la magie du départ vous échappe. Des mots blessants ou humiliants se glissent dans ses phrases. Il ne parle plus au présent, mais au conditionnel. Il ne vous dit plus “je t’aime” mais…”je n’ai pas dit que je ne t’aimais pas”. Il ne dit plus “nous”, il dit “je”.

Même sexuellement, il vous échappe. Les tendres préliminaires s’envolent. Les longues et douces étreintes disparaissent. La sensation rassurante de ses bras autour de vous n’est plus qu’un souvenir. Il devient cru, direct, parfois même vulgaire et ne vous complimente plus que pour votre capacité à satisfaire ses fantasmes. Ses baisers ne vous effleurent plus. Ils vous dévorent avec une passion proche de la violence. Il y a quelques mois encore, il vous chuchotait à l’oreille des paroles douces comme du velours. Il disait aimer votre caractère, votre intelligence, votre courage, vos yeux, votre engagement professionnel, votre énergie… Il vous envoyait des messages d’encouragement les jours importants. Il pensait à votre anniversaire, à la St Valentin, à votre nouveau job…  Désormais, tout ceci est déjà loin. Lors des “câlins”, vous être maintenant réduite à vos attributs féminins. Il s’adresse à vous en des termes vulgaires et dégradants :

“j’adore tes p’tits seins tout gonflés… ton p’tit minou tout mouillé… ton p’tit clito tout dur… Bravo… Qu’est-ce que tu as progressé depuis qu’on se connaît “…

Quand j’y pense. J’étais complètement perdue. Je ne savais plus si j’étais aimée ou humiliée tant il avait l’art pour associer chaque parole choquante à un regard amoureux, à une main passée dans mes cheveux, à des compliments… Il me disait qu’il n’avait jamais rencontré personne d’aussi sensuelle, d’aussi douce et lui donnant autant de plaisir…  J’ai compris bien plus tard que tout ceci n’était qu’une comédie. Tout était faux, archi faux. Il n’aimait ni mon esprit, ni mon intelligence, ni mes goûts, ni mon corps. Il n’aimait que l’importance que je lui accordais, l’amour démesuré qu’il lisait dans mes yeux. Il ne cherchait pas à me donner du plaisir. IL cherchait à se prouver qu’il était capable de m’en donner.

Pour vous montrer à quel point ce genre d’homme est intelligence et dangereux, je vais me permettre un passage un peu plus direct, susceptible de choquer certains lecteurs.  Ecrire ce passage est pour moi une forme de thérapie. J’essaie de me laver de 3 années de souffrance et de silence. Mon combat pour retrouver confiance et dignité ne fait que commencer. Et si je pouvais aider, par mon simple témoignage, certains lecteurs à se reconnaître et à s’extraire au plus vite de ce genre de relation, j’en serais ravie…

Au début de la relation,

lors de nos premiers instants d’intimité, j’avais le profil de la jeune femme pudique, douce, sexy malgré elle, mais absolument inexpérimentée. Lui, avait au contraire le profil de l’homme mur, ultra expérimenté, le tombeur, sachant tout sur les femmes, leur plaisir, leur épanouissement sexuel…

Je dois dire qu’au début qu’il a été parfait. M’a guidé, m’a mise en confiance. Grace à lui, j’ai redécouvert à 38 ans l’intimité entre un homme et une femme de la meilleure façon possible. Mais, quelque chose clochait. Quelque chose d’essentiel : il ne faisait jamais l’amour avec son sexe, mais avec ses doigts…. Oui, cela peut paraître choquant, mais c’est vrai… Il avait des érections franches, il prenait du plaisir, il éjaculait, mais pas en moi. Non, jamais en moi, à côté, en me demandant la permission de s’abandonner dans mes draps… Du plaisir, ça, il m’en donnait. Rien à dire. Mais autrement. Avec ses mains, avec sa bouche, avec ses yeux…

Au bout de quelques mois,

après un moment d’intimité particulièrement intense, j’ai essayé de lui demander pourquoi, avec prudence et en pesant chacun de mes mots pour ne pas le choquer, le blesser ou risquer une réaction violente de sa part… C’est alors qu’il m’a répondu : “Mais ? c’est pour toi ? j’ai envie de te donner du plaisir ma chérie ? j’ai tellement peur de te faire mal ? tu n’as pas connu d’homme depuis longtemps, je ne veux pas que tu aies mal à cause de moi ?”

J’ai souris, me suis blottie contre lui. Et j’ai répondu : “Mais non tu ne me fais pas mal. Et si j’avais mal je te le dirais. La prochaine fois on essai. Tu verras, ça se passera bien “

Il a ri.

“Ok, super. Ça va être l’apothéose”….

Le terme m’a semblé totalement décalé. Ce n’est pas ce que je lui demandais. Mais je n’ai pas relevé.

Ce n’est qu’au cours des mois suivants que j’ai compris le véritable sens de ce comportement :

  • en réalité, il refusait de se protéger. Pour lui, le préservatif dégradait ses sensations et son plaisir. C’était à la femme de prendre les précautions nécessaires…
  • il me demandait sans cesse si je prenais bien mes contraceptifs. Ça devenait une obsession. La peur que je tombe enceinte devait le hanter… Vous comprendrez pourquoi un peu plus tard…
  • je n’étais jamais assez expressive pour lui. Je n’exprimais pas assez mon désir, mon plaisir… Il doutait sans arrêt de lui et m’en tenait pour responsable…
  • et surtout… il était éjaculateur précoce. Et Oui ! Mon bel amour, mon merveilleux amant, charmeur, narcissique, sûr de lui, parlant cru, expérimenté avec les femmes, soi-disant plus intéressé par le plaisir de sa partenaire que par le sien, était en réalité tellement obsédé par sa propre performance qu’il n’arrivait pas à se maîtriser.

Tandis que moi, pauvre nunuche, belle au bois dormant qu’on venait de réveiller à 37 ans, je me suis révélée être plus douée que lui… Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que j’étais amoureuse de l’individu tout entier et pas simplement vers son corps. Pour moi, faire l’amour, c’était unir 2 corps, mais aussi 2 âmes, 2 esprits, 2 respirations, 2 caractères, 2 univers, 2 avenirs… pour n’en faire plus qu’un.

Bien entendu, je n’ai jamais ri de cette situation. Ne me suis jamais moquée. Au contraire, je me suis fait la promesse de l’aider. J’ai fait comme si de rien n’était. Comme si c’était normal. Tout en essayant de l’encourager à prendre son temps, à respirer, à apprécier chaque seconde, lui expliquant qu’il m’apportait autant de plaisir en me prenant dans ses bras, en me parlant de lui… J’ai ouvert pour la première fois des livres de sexologie pour comprendre et avoir les bons gestes, les bons mots…. Mais rien n’y faisait. Plus les mois passaient, plus il allait droit au but et moins il se maîtrisait.

Pour faire simple, pardonnez-moi les termes, mais plus je l’encourageais à me faire l’amour dans le sens noble du terme, plus il me “baisait” et moins il y parvenait…

Maintenant que le masque est tombé et que le pervers narcissique s’est révélé, je commence à comprendre à quel point cette situation a dû le rendre fou de rage…

J’avais eu très peu d’hommes dans ma vie avant lui. J’étais extrêmement pure, douce, timide, pas expérimentée… mais naturellement femme. Je portais un profond désir de m’épanouir, d’apprendre mais surtout de donner du plaisir à celui que je considérais comme “l’homme de ma vie”…   Il avait bien compris la faille et s’était engouffré dedans… mais il ne s’attendait pas à un tel retournement de situation…

C’est ainsi que les mois passent, et que le merveilleux prince charmant se transforme en monstre, pervers, grossier, égoïste…

Au départ,

vous ne comprenez pas ce qu’il se passe, car de votre côté, vous n’avez rien changé. Votre regard sur lui est le même. Même amour. Même tendresse. Même admiration. Mille questions vous hantent : “pourquoi ? qu’est-ce que j’ai fait ? suis-je assez bien pour lui ? l’ai-je déçu ? a-t-il rencontré quelqu’un d’autre ? quelqu’un d’autre de mieux que moi bien entendu ? va-t-il me quitter ? où ai-je bien pu me tromper ? suis-je laide, fade, sans intérêt ?

Finalement,

les mois passent. Votre estime de vous dégringole aussi vite que votre angoisse monte en flèche. Le climat devient lourd. Les visites de votre PN se font plus rares. Votre attente plus pesante, plus anxieuse. Ses dernières paroles tournent en boucle dans votre tête. Et puis de temps en temps, sans prévenir, il réapparait. Stressé, pressé, exigeant. Avec toujours une bonne excuse de vous avoir négligé pdt aussi longtemps. C’est alors qu’il invente, qu’il ment, qu’il vous inonde d’une marée de mensonges…Marée de mensonges elle même diffusée au milieu de mots et de gestes tendres…Incompréhensible…  Mais vous êtes tellement heureuse de le revoir, vous avez eu tellement peur qu’il ne revienne jamais, qu’il vous prive définitivement de cet amour merveilleux auquel il vous a habitué au début de votre relation, que vous acceptez tout, sans condition. Vous vous persuadez que ses reproches sont légitimes, que ses excuses sont sincères… alors qu’en réalité il ne cherche qu’à vous noyer dans un brouillard épais… Vos retrouvailles sont à chaque fois plus passionnées, mais ses départs toujours plus angoissants… On ne sait jamais si un PN va revenir, ni quand : dans 1h, 1 semaine, 1 mois… ?

Lors de ses absences, aussi longues soient-elles, vous attendez, vous espérez, vous culpabilisez, vous ne pensez qu’à lui, partout, tout le temps. Il occupe vos pensées de jour comme de nuit. Vous essayez de comprendre ce qui ne va pas chez vous, chez lui, comment l’aider, comment combler votre vide mais également le sien… A-t-il eu un choc affectif ? une blessure d’enfance ? a-t-il déjà été trahi par une autre femme au point de ne plus faire confiance ? a-t-il besoin de temps ? a-t-il besoin de sentir votre confiance ?

Pendant ce temps

(mais ça, vous ne le découvrez que bien plus tard), il s’amuse. Il sort. Il voit du monde. Il fait la fête. Il voyage. Il séduit. Et bien entendu, il vous trompe… non pas avec une, mais avec plusieurs autres femmes …

Comble de l’horreur,

pour s’assurer de votre souffrance, il laisse des traces bien entendu. Des photos et des commentaires sur les réseaux sociaux. Un clin d’œil à une de vos collègues lors d’un évènement public. En pleine crise d’égo, il est même capable de vous jurer qu’il passera le WE avec vous, alors qu’en réalité, il ne viendra jamais… vous laissant sans la moindre nouvelle. Pendant 2 jours, vous restez chez vous à l’attendre, à espérer, à surveiller la porte, la fenêtre, le téléphone… Avec votre plus belle tenue. Coiffée, maquillée, pimpante, radieuse, joyeuse. Prête à ouvrir la porte avec un sourire royal. Des fleurs fraiches dans un vase. De la musique plein la pièce. Prête à lui proposer LE programme qui lui conviendra : sport, balade, expo, ciné, resto ou simplement dimanche sous la couette… C’est lui qui décidera. Peu importe, votre bonheur à vous, c’est d’être avec lui. Mais en réalité, il ne se passera rien de tout cela car il ne viendra pas, et sans vous prévenir bien entendu. Silence absolu. Vous passerez le WE seule à l’attendre, complètement noyée par vos émotions, par le manque, la colère, les larmes…
Lui, votre pervers, réapparaitra comme une fleur, le mardi suivant et vous balancera d’un simple SMS ” Désolé, j’ai dû m’occuper de ma mère “… sans autre explication.

Ce genre de situation se reproduira plusieurs fois. Dans mon cas, je crois que j’ai eu le droit à toutes les excuses du monde : la panne de voiture, un malaise de sa maman, un infarctus de son papa, les révisions du bac de son fils, l’examen de cheval de sa fille, les réunions tardives, une attaque à l’arme blanche sur son meilleur ami, ses coups de fatigue… Pendant des mois, vous faites tout pour le croire, pour accepter, pour lui faire confiance envers et contre tout, pour lui laisser du temps…  Vous enfoncez tout cela au fond de vous : votre amour pulvérisé, les promesses du début, votre chagrin, vos nuits blanches, vos WE de solitude…  Vous faites croire à votre entourage que tout va bien et que c’est bien l’homme de votre vie, qu’il est merveilleux, qu’il vous apprend à aimer sans posséder… Vous cachez vos larmes, les cernes sous des couches de fond de teint, les cheveux qui tombent par des barrettes…

Lui, pendant ce temps,

mène une vie des plus trépidantes (enfin… en apparence)…
Il vient vous voir uniquement quand il le décide… ou plutôt, quand il daigne…pour combler son propre vide… et vous accorde juste assez d’attention, de manière extrêmement bien dosée, pour s’assurer que le lien de dépendance ne se brise pas. Il est maitre dans cet art. Il sait exactement quoi dire ou ne pas dire pour faire souffrir, tout en jouant avec les limites du tolérable. Vous devenez son élastique, qu’il tend et qu’il détend à volonté. Dès qu’il sent que vous êtes au bord de la rupture et que vous êtes à 2 doigts de vous libérer de son emprise, il redevient doux comme un ange et distille une nouvelle dose… Le pervers est à l’amour, ce que le dealer est à la drogue…

Dans mon cas, la plus difficile des épreuves, loin devant les autres, fut de découvrir qu’une autre jeune femme était enceinte de lui à l’époque où nous nous sommes rencontrés, c’est à dire à l’époque où il a joué le grand eu pour me séduire. Découverte absolument terrible. Je me suis sentie salie, trahie, humiliée mais aussi coupable vis à vis de cette autre femme et de petit garçon dont j’ignorais absolument l’existence. Pour moi, ce fut la première grande faille. L’éveil. La gifle. J’ai tellement souffert que j’ai développé qqs semaines plus tard une maladie auto-immune, un vitiligo, contre lequel je me bats tjrs actuellement.

Cela fait maintenant, 3 ans et 4 mois que cet homme est dans ma vie…

Je n’ai jamais autant aimé quelqu’un. Je n’ai jamais autant attendu et pardonné. Je ne me suis jamais autant impliquée pour qu’une relation puisse fonctionner. Je n’ai jamais autant lu de livres de psychologie pour parvenir à le comprendre et à trouver les moyens de l’aider. L’aider à ne plus souffrir et à déverser son mal-être et sa haine sur les autres. L’aider à vivre heureux au présent. L’aider à ne plus avoir peur d’aimer et de s’engager. Et m’aider à comprendre pourquoi je m’accroche autant à cet homme alors que tous les signaux sont au rouge.

Pourtant, je n’ai jamais autant souffert que depuis ces 3 dernières années.

Cet homme a un potentiel de bonheur inimaginable. Il a tous les atouts pour vivre de belles choses. Il est d’une intelligence incroyable et possède un charme fou. Mais il souffre d’un mal qui me dépasse. Un mal qui frôle la folie. Je suis face à un enfant pervers, immature et gâté, qui brise tout ce qu’il touche, à commencer par les gens qui l’aiment…

Aujourd’hui,

je ne vois plus qu’une seule solution : m’arracher le cœur, faire le deuil de ce qui aurait pu être la plus belle histoire de ma vie, et fuir avant d’y laisser ma peau…

Je me demande souvent ce qu’il va devenir en vieillissant. J’aimerais tellement qu’il aille mieux. J’aimerais tellement qu’il soit le premier à prouver que ” OUI, les PN peuvent changer, la preuve”….  Mais vu sa capacité à séduire, à jouer la comédie avec une assurance déconcertante et son incapacité à se remettre en question, j’ai bien peur qu’il fasse encore de nombreuses victimes… Son statut de cadre dynamique, brillant et reconnu sur la place publique l’aidant à attraper de nouvelles proies…

Quant à moi, nous en parlerons dans quelques temps. Pour le moment, la douleur est trop vive, trop insupportable… Il m’a complètement détruite. Je me sens seule, sale, bête, laide, vidée, épuisée…

Si l’un ou l’une d’entre vous se reconnaît dans mon témoignage, écoutez votre instant… Rappelez-vous. Votre instinct vous l’a dit tout au début. Il vous a dit “Attention”. Il vous a dit “Danger”. Il est temps d’écouter enfin votre instinct. C’est votre meilleur allié. Reprenez confiance en vous, en votre force intérieur, en votre capacité à être aimé, en votre droit à être respecté… et fuyez !

Personne ne mérite de subir cela.

L’amour, ce n’est pas ça. L’amour doit vous élever, vous faire grandir, pas vous détruire.

Marie