« J’ai survécu à deux ans avec un pervers narcissique »

Je m’appelle Élise, et pendant deux ans, j’ai vécu un enfer. Je partage mon histoire aujourd’hui parce que je veux que ceux qui se reconnaissent dans mon témoignage sachent qu’on peut s’en sortir. Qu’il est possible de se reconstruire, même après avoir été brisé par quelqu’un qui a pris plaisir à nous détruire.

Au début, tout étaitn parfait

Quand je l’ai rencontré, j’ai cru que j’avais trouvé l’homme idéal. Il était charmant, attentif, et semblait tellement comprendre qui j’étais. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un qui me faisait me sentir aussi spéciale. Tout était beau, presque trop beau. Je vivais dans un rêve. Il devinait mes envies, me surprenait, m’entourait d’amour et d’attention. Je me disais : « Enfin, c’est lui. »

Mais avec le recul, je me rends compte que ce n’était qu’une façade. Un piège savamment orchestré pour me séduire, me faire baisser ma garde. J’étais aveuglée par cet amour soudain et intense, sans me douter que le masque allait bientôt tomber.

Le masque tombe : d’un rêve à un cauchemar

Au bout de quelques mois, tout a changé. D’un coup, il n’était plus cet homme aimant et bienveillant. Il a commencé à critiquer des choses insignifiantes, d’abord ma manière de m’habiller, puis mes amis. Ensuite, ce sont des remarques plus dures qui ont commencé à pleuvoir sur ma personnalité. « T’es vraiment trop sensible. » ou « Tu as un problème, tu devrais te faire soigner. » J’étais perdue. Je ne comprenais pas ce qui se passait, pourquoi il avait changé.

J’ai essayé de m’adapter, de me conformer à ce qu’il attendait, pensant que ça allait ramener la personne dont j’étais tombée amoureuse. Mais rien n’y faisait. Plus je me pliais à ses exigences, plus il trouvait des prétextes pour me rabaisser. Chaque jour, c’était une nouvelle critique, une nouvelle façon de m’écraser un peu plus. J’avais l’impression que mon monde s’effondrait et que je perdais pied.

Prise au piège dans une montagne russe émotionnelle

Il alternait sans cesse entre moments de douceur et de violence psychologique. Un jour, il me couvrait d’attentions, comme avant, et le lendemain, il devenait froid, distant, voire cruel. Ce manège incessant me laissait épuisée, à bout de nerfs. Je ne savais jamais à quoi m’attendre, si ce serait une journée d’amour ou de mépris. J’étais prisonnière de ce cycle infernal, constamment sur le qui-vive.

J’essayais désespérément de lui plaire, pensant que ça ferait revenir les bons moments. Mais c’était un jeu vicieux. Chaque geste tendre n’était qu’une carotte pour me maintenir sous son contrôle. Je ne vivais plus que pour ces rares instants de répit, ignorant que ce n’était qu’une manipulation de plus.

Mon corps a dit stop

À force de vivre dans ce stress permanent, ma santé s’est dégradée. Mon corps exprimait ce que mon esprit n’arrivait pas à comprendre. J’ai développé de l’hypertension, et un ulcère. J’ai perdu énormément de poids. Je ne mangeais plus, je ne dormais plus. J’étais une ombre de moi-même. Mon visage, creusé, fatigué, ne reflétait plus que la souffrance que je vivais.

Mon entourage ne comprenait pas. Comment expliquer ce que je vivais alors que moi-même, je n’arrivais pas à y mettre des mots ? J’étais complètement isolée, incapable de parler de cette relation destructrice, même aux gens que j’aimais le plus.

Le moment de la fuite

Un jour, j’ai eu un déclic. J’ai compris que si je restais, il finirait par me détruire totalement. J’étais épuisée, physiquement et moralement. J’ai pris la décision de partir. C’était l’une des décisions les plus difficiles de ma vie. J’avais peur de me retrouver seule, peur de ne pas y arriver. Mais il fallait que je parte, sinon je ne m’en serais jamais sortie.

Le quitter n’a pas tout réglé d’un coup. Les pervers narcissiques ont cette capacité à revenir, à vous séduire à nouveau pour mieux vous écraser ensuite. J’ai dû couper tout contact, changer de numéro, éviter tout ce qui pouvait le ramener dans ma vie. C’était la seule solution pour me libérer de son emprise.

Se reconstruire, un pas après l’autre

Après mon départ, il m’a fallu du temps pour me reconstruire. Je suis allée voir un thérapeute, j’ai parlé de ce que j’avais vécu, j’ai pleuré, crié. J’ai appris à comprendre ce qui m’était arrivé, à reconnaître les mécanismes de manipulation qu’il avait utilisés contre moi. J’ai dû réapprendre à m’aimer, à me faire confiance, à redevenir la personne que j’étais avant lui.

Petit à petit, j’ai repris goût à la vie. J’ai redécouvert des passions que j’avais abandonnées, comme la peinture et l’écriture. Je suis sortie, j’ai revu mes amis, je me suis entourée de gens bienveillants qui m’ont soutenue sans jugement. Chaque jour était une victoire, même si tout n’était pas toujours simple. Certains jours, je doutais encore, mais je me suis accrochée. Parce que je méritais mieux.

Reconnaître les signes : une leçon durement apprise

Cette expérience m’a appris à repérer les signaux d’alarme. Les manipulateurs ne montrent pas leur vrai visage tout de suite. Voici quelques signes à surveiller :

  • Ils vous couvrent de compliments au début, comme si vous étiez la meilleure chose qui leur soit arrivée. C’est flatteur, mais souvent, c’est trop, trop vite.
  • Les petites critiques déguisées : Ils commencent par de légères remarques sur votre look ou vos amis, puis, lentement, ça devient des attaques sur votre personnalité.
  • L’isolement : Ils essayent de vous éloigner de votre entourage, vous font sentir que personne ne vous comprend mieux qu’eux.
  • Le chaud et le froid : Un jour, ils vous couvrent d’amour, le lendemain, ils vous ignorent ou vous méprisent.

Si vous vous reconnaissez là-dedans, parlez-en. Ne restez pas seule. Il y a des gens qui peuvent vous aider.

Sortir de l’enfer : une décision qui sauve la vie

Sortir de l’emprise d’un pervers narcissique demande une force énorme. Voici quelques conseils :

  • Reconnaître que la relation est toxique : Ne minimisez pas ce que vous ressentez. Si vous vous sentez malheureuse, c’est qu’il y a un problème.
  • Demander de l’aide : Un thérapeute peut vous guider, vous aider à reconstruire votre estime de vous.
  • Couper les ponts : C’est dur, mais c’est vital. Bloquez les numéros, ne répondez pas aux messages. Ils savent comment revenir pour mieux vous briser.
  • Prendre soin de soi : Faites des choses qui vous rendent heureuse, même si ce sont des petites choses. Vous méritez de retrouver la paix.

Un message d’espoir

Aujourd’hui, je suis plus forte. Ce que j’ai vécu m’a appris à poser mes limites, à dire non, à ne plus accepter d’être rabaissée. Si vous êtes victime d’un pervers narcissique, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Vous pouvez vous en sortir, vous pouvez retrouver la paix.

Ne laissez personne vous faire croire que vous ne valez rien. Vous êtes précieux(se) et vous méritez de vivre sans cette souffrance.