6 ERREURS À ÉVITER AVEC UN PERVERS NARCISSIQUE
Entre affirmer être victime d’un pervers narcissique et accepter réellement le triste constat, il y a parfois un pas important. Un pas qui pousse malheureusement à affronter le pervers narcissique en « bricolant » ses propres solutions.
Or, ces solutions de fortune ne peuvent fonctionner, car la victime n’a pas compris la vraie nature de la relation.
Décryptage de 6 comportements sans issue face au pervers narcissique.
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Sommaire
Croire qu’il va changer
Les spécialistes le disent et le répètent : le pervers narcissique ne change pas, car il n’en éprouve pas le besoin. Mais la victime qui souffre, elle, a besoin de croire le contraire.
Pourquoi ?
Parce qu’il s’agit pour elle d’une nécessité qui la protège tant qu’elle ne peut ouvrir les yeux sur l’abus dont elle souffre.
Or, pour affronter un pervers narcissique, sa victime va devoir comprendre un jour qu’il ne change pas et que son comportement est pathologique.
Car cet homme ou cette femme est dans la soif de pouvoir et dans le déni de la souffrance de l’autre. Il ne la connaît pas lui-même.
Le fait de croire que le pervers narcissique peut changer est souvent soutenu par les premières semaines ou mois de la relation, où le manipulateur affiche un visage séduisant, attentif et charmant.
Cette phase d’idéalisation est une stratégie calculée pour « ferrer » la victime et lui faire croire que leur relation a un potentiel exceptionnel.
Le problème survient lorsque le masque tombe progressivement, révélant une personnalité froide et calculatrice, centrée sur elle-même et insensible aux besoins de l’autre.
Pourquoi la victime s’accroche-t-elle au changement ? Parce qu’elle est déjà liée émotionnellement, et parfois matériellement, à son partenaire.
L’idée de perdre cette relation peut être trop difficile à accepter, surtout après avoir investi du temps, des émotions, et souvent même des projets de vie communs.
Cependant, cette croyance que l’autre peut s’améliorer devient un piège qui ralentit l’émancipation et enferme la victime dans un espoir illusoire.
Il en résulte : un regain de vigueur pour le pervers narcissique qui sent cette confiance de l’autre comme une incitation à amplifier son emprise. Car lui aussi a besoin de sa proie et ne veut pas la perdre.
Cet homme aurait-il donc des sentiments ? Non, pas le moins du monde. Ce sont seulement les longs et laborieux efforts qu’il a entrepris pour se composer un personnage qu’il redoute de perdre !
Ainsi, la victime, accrochée à cet espoir de changement, ne fait que renforcer la domination de son bourreau en restant dans l’attente.
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Jouer les infirmières
On ne peut affronter un pervers narcissique de cette façon, car lui excelle à jouer avec la culpabilité de sa victime.
S’il en trouve une avec une sensibilité appuyée, prompte à combler une faille narcissique dans une hémorragie de dévouement, il se pourrait bien pour lui qu’il ait trouvé la victime idéale !
Or, c’est malheureusement un manque de légitimité profond au monde qui manque à de telles victimes. Ce sont de grosses blessures affectives antérieures qu’elles cherchent maladroitement à panser.
Le pervers narcissique profite de ce besoin de la victime d’aider autrui en se posant lui-même en « victime ».
Il peut raconter de fausses histoires de traumatismes ou d’abandon pour déclencher la compassion de sa partenaire, qui se retrouve dans une position de soignante. Ce piège est renforcé par les propos du manipulateur, qui ne cesse de rappeler à sa victime qu’elle est la « seule » personne qui puisse le comprendre ou l’aider.
Pour celle-ci, ce sentiment d’utilité renforce une attache émotionnelle intense, mais unilatérale, et la pousse à ignorer ses propres besoins.
Comment reconnaître ce rôle de « sauveuse » ? La victime peut se rendre compte qu’elle délaisse sa propre vie pour s’occuper des besoins émotionnels du pervers narcissique.
Elle est souvent confrontée à des demandes incessantes d’attention, de soutien ou de pardon, et chaque tentative d’établir des limites personnelles est perçue comme une trahison par le manipulateur.
Il en résulte : un sentiment d’impunité pour le pervers narcissique à qui la victime donne malgré elle lettre de cachet pour se faire supplicier…
C’est une double perte d’estime de soi qu’elle subit. Elle se positionne dès le départ comme serviteur et ne sera pas « relevée » par cette relation : bien au contraire…
Une relation amoureuse ne peut servir à soigner un mal-être. D’où le fait sans doute que certaines aboutissent à un détour par le cabinet du thérapeute !
En fin de compte, en cherchant à « soigner » l’autre, la victime néglige son propre bien-être et renforce la dynamique d’abus.
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Excuser son bourreau
Tant que l’homme reste le maître, il est difficile pour la femme d’affronter son partenaire pervers narcissique. Dans de nombreuses sociétés, la femme n’acquiert de véritable valeur sociale que nantie du statut d’épouse et de mère.
Rien d’étonnant donc à ce que certaines vivent encore la relation qui les lie à un homme, comme constitutive de leur identité.
Or, il sera plus difficile de remettre en cause une relation avec un conjoint toxique si elle véhicule de tels enjeux. D’autant que le manipulateur pervers sait capter l’attention de l’autre.
Il ne possède pas son semblable pour cultiver socialement son paraître.
La victime, poussée par la pression sociale, et parfois par son propre besoin d’avoir une relation stable, trouve mille excuses pour justifier l’attitude abusive du pervers narcissique.
Elle peut s’imaginer qu’il est stressé par le travail, qu’il a des blessures profondes à guérir ou qu’il a simplement besoin de plus d’attention.
Pourtant, cette attitude d’indulgence ne fait que renforcer l’emprise du manipulateur, qui comprend qu’il peut se comporter à sa guise sans craindre de conséquences.
Exemples d’excuses fréquentes : la victime peut se dire que son partenaire traverse une mauvaise passe, ou que ses accès de colère sont dus à une enfance difficile.
En excusant le comportement de son bourreau, elle nie sa propre douleur, et finit par tolérer des abus toujours plus grands. Cette auto-justification est renforcée par les moments de gentillesse que le manipulateur offre sporadiquement pour maintenir son emprise.
Il en résulte : la dévalorisation de la victime. Elle abdique toute confiance en soi sous le poids de la toute-puissance du manipulateur pervers narcissique. Chercher à l’excuser, c’est aussi toujours chercher en soi les ressources de soutenir la relation avec lui. À ce stade, le besoin de la relation arrive encore à occulter la souffrance qu’elle génère.
On touche là aux mécanismes de la dépendance affective. Pour sortir de ce cercle vicieux, il est nécessaire pour la victime de cesser de minimiser les comportements du manipulateur, et de se rendre compte de la gravité des abus.
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Affronter un pervers narcissique par la bagarre
Il est un fait qu’en ouvrant les yeux, certaines victimes soient prises d’un sentiment de colère. Ou encore tentent de reprendre maladroitement le pouvoir en luttant pied à pied avec le pervers narcissique.
Or, il s’agit d’un combat épuisant, qui sollicite une grosse dépense d’énergie, face à un adversaire privé d’affect. Cela risque d’enliser la victime dans des joutes verbales sans fin.
Elle tentera une forme de contre manipulation en répondant à des questions par d’autres questions, en soulignant le caractère paradoxal de ses injonctions, en lui renvoyant la balle à chaque ordre…
Le pervers narcissique se délecte des confrontations. Pour lui, chaque dispute est une opportunité de prouver sa supériorité, de mettre la victime en échec et de l’épuiser psychologiquement.
Contrairement à la victime, qui ressent des émotions et espère une résolution, le manipulateur reste détaché, calculateur. Cette différence d’intensité émotionnelle désavantage grandement la victime, qui finit par se sentir vidée et découragée.
Stratégies de manipulation en cas de confrontation : le pervers narcissique peut renverser les arguments, accuser la victime de folie, ou même tourner ses propres paroles contre elle pour la déstabiliser.
Il est capable de mentir sans hésitation, de reformuler des événements pour les rendre favorables à lui, et de provoquer la colère de l’autre pour ensuite l’accuser d’être instable.
Il en résulte : l’épuisement psychique ! Pour boxer dans la même catégorie que les pervers narcissiques, il faudrait être aussi pervers.
Or c’est rarement l’objectif que poursuivent leurs victimes. Il y a chez elles, dans cette tentative de reprise de contrôle de leur vie, comme un sursaut de l’ego salutaire.
Cependant, on ne sort pas de ce type de relations par la violence. Au contraire, il faut refuser sciemment la maltraitance dont l’on est victime.
Pour éviter ce piège, la victime doit comprendre qu’aucune confrontation directe ne changera le comportement du pervers narcissique.
Il est souvent plus sage de pratiquer le détachement émotionnel et de limiter les interactions, afin de préserver son équilibre psychologique.
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La soumission
La soumission est souvent une réaction de victime fatiguée. Elle gagne du temps ou qui ne trouve pas les ressources en elle et autour d’elle, de faire face à son persécuteur.
Elle est trompeuse et sans issue, car laisser un manipulateur imposer ses vues est autant de terrain perdu pour sa propre autonomie.
Ce comportement de soumission est parfois perçu par la victime comme un moyen d’apaiser les tensions. Elle pense que, en évitant de contester ou de s’affirmer, elle pourra éviter les disputes ou les représailles.
Cependant, la soumission ne fait qu’encourager le pervers narcissique à étendre davantage son contrôle, au point où la victime se retrouve dépossédée de toute capacité de décision.
Effets psychologiques de la soumission : en renonçant à ses propres besoins et opinions, la victime se dissocie peu à peu de son identité.
Cette perte de soi est particulièrement dévastatrice, car elle conduit à un état de résignation où la victime n’a plus la force de résister ou de chercher une issue.
Parfois, cet état d’impuissance est renforcé par le manque de soutien extérieur, car l’isolement est une arme fréquemment utilisée par le manipulateur.
Il en résulte : le sentiment de se sentir dépossédée de sa vie pour la victime et une dangereuse montée en puissance du partenaire pervers.
Il faut savoir que la perversion narcissique est un trouble de la personnalité qui s’accompagne d’un manque d’altérité dans la relation à l’autre.
Le pervers narcissique ne connaîtra donc pas de limite face à une victime qui acquiesce contre la maigre contrepartie de répits passagers.
Ce type de comportement aggrave au contraire les violences comme toute attitude qui consiste à reculer pour mieux sauter.
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Idéaliser le passé
L’une des erreurs fréquentes chez les victimes de pervers narcissiques est de s’accrocher à l’image idéalisée du partenaire qu’elles ont connue au début de la relation.
Le manipulateur sait parfaitement se montrer charmant et attentionné lors des premiers mois, créant une illusion de bonheur et de complicité.
Pour la victime, ces moments d’apparente harmonie deviennent alors des repères auxquels elle se raccroche, espérant un retour à cette période dorée.
Mais cette phase n’était qu’une stratégie délibérée pour asseoir son emprise.
L’idéalisation du passé est souvent renforcée par la comparaison entre les périodes de « lune de miel » et les phases d’abus.
Ce contraste pousse la victime à s’accrocher aux souvenirs heureux, espérant qu’ils se répéteront si elle parvient à apaiser son partenaire.
Cependant, cette attitude est un piège qui la retient prisonnière d’un cycle émotionnel destructeur.
Il en résulte : un cercle vicieux d’attentes déçues et de frustration. La victime se retrouve piégée dans une dynamique où elle justifie l’injustifiable, espérant sans cesse un retour au “bon vieux temps”.
Cette fixation sur le passé l’empêche de voir la relation telle qu’elle est réellement, avec toute sa toxicité. Elle en vient à minimiser sa souffrance, croyant qu’elle doit simplement être plus patiente ou plus compréhensive pour que tout redevienne comme avant.
Ce schéma est typique de la dépendance affective, où le besoin d’amour et de validation l’emporte sur la reconnaissance de la réalité.